High Voltage, de Karen Marie Moning


High Voltage
de Karen Marie Moning

Éditions Delacorte Press

Sortie le 6 mars 2018
Format broché / 496 pages / Prix 22,03 €

(Roman en VO)

Présentation de l'éditeur :

There is no action without consequence. 

Dani O’Malley was nine years old when the delusional, sadistic Rowena transformed her into a ruthless killer. Years later, Dani is tough and hardened, yet achingly vulnerable and fiercely compassionate, living alone by her own exacting code. Despite the scars on her body, and driven by deeper ones carved into her soul, no one is more committed to protecting Dublin. By day she ensures the safety of those she rescues, by night she hunts evil, dispensing justice swiftly and without mercy, determined to give to those she cares for the peace she has never known.

There is no power without price. 

When the Faerie Queen used the dangerously powerful Song of Making to heal the world from the damage done by the Hoar Frost King, catastrophic magic seeped deep into the earth, giving rise to horrifying, unforeseen consequences—and now deadly enemies plot in the darkness, preparing to enslave the human race and unleash an ancient reign of Hell on Earth.

There is no future without sacrifice.

With the lethal, immortal Ryodan at her side, armed with the epic Sword of Light, Dani once again battles to save the world, but her past comes back to haunt her with a vengeance, demanding an unspeakable price for the power she needs to save the human race. And no one—not even Ryodan, who would move the very stars for her—can save her this time.

L'avis de Lila

Feversong marquait la fin d'un arc narratif qui nous aura tenus en haleine plusieurs années. Toute la question était de savoir comment Karen Marie Moning allait continuer sa saga fétiche à présent que les principaux enjeux ont été résolus et que des personnages clés ne sont plus dans les parages. Le pari était risqué et les attentes très élevées. Trop, peut-être ? High Voltage ne manque pas d'atouts, c'est un roman qu'on dévore avec avidité, mais le bilan s'avère pourtant des plus mitigés.

Commençons par les points forts : KMM nous avait promis que ce tome serait une histoire d'amour avant tout et elle n'a pas menti. Elle met d'ailleurs le paquet pour nous offrir une romance épique. Un peu trop même, mais on y reviendra ensuite.
Ici, le personnage central est Dani, la quasi totalité du roman est écrite depuis son point de vue. C'est très agréable de la suivre et de constater son évolution. On l'a découverte en adolescente survoltée et spontanée, puis en femme froide et calculatrice, la voilà à présent à mi-chemin entre ces deux états. Elle a clairement mûri.
Face à elle, Ryodan, à la fois très absent et omniprésent dans ce tome. Qu'il soit physiquement dans le coin ou pas, sa présence est constante. L'auteur nous en dévoile plus sur Ryodan ici qu'elle ne l'avait jamais fait auparavant. Les fans de ce personnage seront aux anges. Il se révèle comme le parfait alter-égo de Dani. Leur histoire ne cesse de faire des étincelles et c'est assez plaisant, surtout après tout ce temps, que l'auteur se focalise enfin plus précisément sur eux deux.

Autre point qui, personnellement, m'a plu, c'est la gestion des points de vue. Dans le tome précédent, ça partait dans tous les sens, de nombreux personnages prenaient la parole chacun leur tour. Ici, presque tout est raconté par Dani. Les autres personnes qui prennent la parole ne le font que très épisodiquement, ce qui me convient mieux ainsi. Karen Marie Moning sait exactement où couper ses chapitres pour créer un maximum de suspense ! C'est souvent au moment où l'on est au comble de l'exaltation et qu'on veut absolument connaître la suite que l'on change de personnage. Bien joué !
Et enfin, certaines idées sont vraiment brillantes, mais détailler lesquelles et pourquoi m'obligerait à spoiler.

Malheureusement, certains points m'ont moins convaincue.
Comme déjà dit, ce roman se présente avant tout comme une histoire d'amour. Certes, on retrouve un Dublin en fâcheuse posture, quelques monstres ici et là à combattre, mais c'est presque accessoire. Les problèmes sont résolus aussi vite qu'ils apparaissent (parfois en coulisse, sans qu'on y assiste) et les tensions semblent créées uniquement pour être dénouées (facilement, d'ailleurs). On a plus souvent l'impression de lire une romance paranormale que de l'Urban Fantasy, ce qui m'a laissée assez frustrée. L'auteur lance bien quelques pistes qui annoncent de futures aventures palpitantes, mais ce n'est que cela, quelques pistes. Même constat du côté de Kat, autour de qui l'auteur a tissé dans les derniers tomes un sacré suspense. On n'en saura pas plus ici, ou à peine.
Pas grand-chose à se mettre sous la dent côté UF, donc. Même les scènes d'action, parfaitement maîtrisées et haletantes, ont parfois des airs de remplissage entre deux (longs) monologues internes de Dani, tant les enjeux peinent à convaincre ou que cela semble finalement sans grande conséquence.

L'histoire d'amour en elle-même, puisque c'est le sujet de ce tome, ne manque pas d'intérêt. Il y a des passages très sensuels, d'autres très tendres. KMM a misé à fond sur le côté épique, peut-être pour tenter de nous faire un peu oublier Mac et Barrons ou, au minimum, créer un couple au moins aussi intense et mémorable. Elle y parvient, mais avec un léger manque de subtilité qui m'a parfois fait grincer des dents. Sans parler d'une idée, certes géniale, mais qui semble plus avoir été trouvée pour régler facilement un problème que pour son potentiel franchement énorme. Et surtout, elle a reproduit ici un des éléments qu'elle avait mis en place avec Mac et Barrons, et c'était justement un point qui ne m'avait pas vraiment plu dans leur histoire. Mais je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler.

Pour conclure, High Voltage est une vraie belle histoire d'amour, mais qui a perdu au passage une bonne partie du potentiel Urban Fantasy de l'univers. Il a des airs de tome de transition, mettant un terme à certaines histoires et préparant le terrain pour d'autres, encore difficiles à imaginer concrètement à ce stade. Un bilan en demi-teinte, mais malgré tout un tome que l'on a du mal à lâcher tant l'univers et les personnages sont addictifs. Un excellent moment de lecture, mais KMM nous a habitués à bien mieux.


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