de Dean Koontz
Editions Le Livre de Poche
Sortie le 3 octobre 2007
Poche / 416 pages / 7,10 €
Editions Le Livre de Poche
Sortie le 3 octobre 2007
Poche / 416 pages / 7,10 €
Présentation de l'éditeur :
Deucalion, un géant tatoué et défiguré, erre dans le monde depuis deux siècles, porteur d'un terrible secret. Quand il arrive à La Nouvelle-Orléans, la ville est le théâtre de crimes atroces. Chargés de l'enquête, les inspecteurs Carson O'Connor et Michael Madison se trouvent bientôt confrontés à une réalité qui les dépasse : des êtres, que l'on ne peut qualifier d'humains, investissent toutes les couches
de la société et leur créateur, le milliardaire Victor Helios, ne serait autre que le maléfique Dr Frankenstein... Son objectif est à sa démesure : substituer à l'humanité une race nouvelle dont il sera le maître absolu ! Dans le premier volet de cette trilogie, Dean Koontz, un des plus célèbres auteurs de fantastique et de science-fiction américains, revisite brillamment le mythe de Frankenstein.
Avis de MiniCed
Et si Frankenstein n'était pas mort ? Et si sa créature se trouvait encore parmi nous ? Et si Mary Shelley avait pris son inspiration dans une histoire vraie ?
C'est de ce point de départ que Dean Koontz va nous offrir un roman exceptionnel.
Dans les hauteurs du Tibet, dans le monastère de Rombuk, s'est retiré un homme grand et défiguré. Il n'a pas tué depuis longtemps mais ses crimes font partie de lui. Là-bas, il a tenté de trouver la paix auprès des moines. Un jour, un messager lui apporte une lettre de la Nouvelle-Orléans. Il apprend alors une chose terrible : son créateur, celui dont il avait voulu se venger 200 ans plus tôt, est toujours en vie. Alors Deucalion, autre fois appelé le Monstre, n'a plus d'autre solution que d'aller là-bas.
Il arrive à la Nouvelle-Orléans alors que des crimes horribles ont lieu. Des cadavres retrouvés à qui il manque des parties du corps. Des femmes ont perdu leurs mains, leurs jambes ou leurs oreilles. Des hommes ont perdu leur foie, leurs reins... C'est l'inspecteur Carson O'Connor, aidé de son équipier Michael Madison, qui sont chargés de l'enquête. Ces deux jeunes policiers plein de talent ne sont pas aux bouts de leur surprise.
Dans sa luxueuse maison, Victor Helios n'a qu'une ambition, devenir celui qui rendra le monde plus parfait.
L'histoire paraît de premier abord assez prévisible au fil de notre lecture. On a la sensation qu'on est simplement le spectateur d'événements qui nous sont racontés, sans réel suspense, sans réelles interrogations. De plus, raconté à la troisième personne, l'auteur nous permet d'assister autant aux faits et gestes des gentils que des méchants. Mais très vite, tout bascule et malgré ces premières impressions, les interrogations, le suspense et surtout les rebondissements fusent.
De plus, le style de l'auteur est réellement agréable et il est difficile de lâcher le livre, ça se lit très vite et les chapitres sont plutôt courts. On avance, on avance et on se rend compte qu'on est déjà à plus de la moitié.
Les personnages sont autant vivants que bien construits. Après la mort de ses parents, Carson doit s'occuper de son petit frère autiste et elle a du mal à gérer ça en plus de son boulot, surtout avec cette enquête de personnes découpées. Elle n'a pas de temps pour elle et se consacre corps et âme à son job, malgré qu'elle craint avoir une étiquette de ripoux, son père ayant été mêlé à une sale affaire dont on ignore réellement s'il était coupable où s'il s'est fait piéger.
Michael Madison et son humour, son amitié et les affinités qu'elle a avec lui, lui permettront de tenir. D'ailleurs, leur relation est vraiment bien construite et, même si au bout d'un moment, on se dit qu'ils ont quelque chose l'un pour l'autre, on nous épargne la romance que cela aurait pu engendrer. Ils restent concentrés sur leur travail. Oubliant ce qui pourrait se passer entre eux, nous offrant une amitié hors du commun.
Dans l'intrigue, on suit également Randall Six. Une création originale de Victor qui fut créé autiste, pour une raison que je vous laisse découvrir. Celui-ci vit reclus dans sa chambre aux Mains de la Providence, un vieil hôpital racheté par Victor pour ses projets. Son seul moyen pour ne pas devenir complètement fou, est de remplir des recueils de mots-croisés, l'ordre, le fait que chaque lettre a sa case, qu'il n'y a pas plusieurs possibilités l'apaise. Un personnage tourmenté et qui recherche le bonheur. Il pensera le trouver grâce à Arnie O'Connor, dont il a une photo prise d'un journal où le jeune autiste sourit et semble respirer le bonheur.
Victor est le mégalo par excellence. Il pense que l'humanité est ratée et pense que Dieu, s'il y en a un, a échoué. Alors, il va devenir le nouveau Dieu. Il veut réparer le monde, et ses créations sont sa solution. Depuis que la science ne l'oblige plus à récupérer des morceaux de cadavres pour créer, il crée directement ses « enfants », les enfants des Mains de la Providence. Il pense être l'homme parfait, il a opéré sur lui de nombreuses modification qui expliquent d'ailleurs qu'il ait 200 ans. Mais, parfois, même si on pense avoir réussi les choses, on a de mauvaises surprises et Victor en aura. Un obstacle qui ne l'arrêtera pas.
Deucalion est autant l'antihéros par excellence que Victor est mégalo. Plus de deux mètres, il a beaucoup tué, mais a un savoir et une philosophie qui font de lui le gentil de l'histoire. L'orage qui lui a donné son énergie vital 200 ans plus tôt, lui a en plus fourni l'immortalité et quelques dons. Il est malheureusement pas si présent que ça dans le roman et c'est là un des points que l'on regrettera parce qu'il vaut vraiment le détour.
Comme vous le voyez, nous suivons une palette énorme de personnages et figurez-vous que je n'ai pas parlé de tous, notamment du tueur que l'on suit également et qui, encore une fois est un personnage fantastique. Dérangeant, malsain, faisant penser à American Psycho. Mais vous n'en saurez pas plus, je vous laisse la totale découverte de cet esprit dément et une certaine scène durant une manucure qui vous fera de l'effet. Je ne vous ai pas non plus parlé d'Erika, femme de Victor, que l'on suit aussi et pour qui on ne peut qu'avoir de la sympathie, si ce n'est plus.
Avec tous ces personnages, Koontz nous fait avancer dans son intrigue avec plaisir et engouement. Comme je l'ai dit, on tourne les pages sans s'arrêter, voulant en savoir toujours plus, voulant savoir ce qu'il advient de tel ou tel personnage.
L'intrigue tient la route, aussi déjantée soit-elle, et on passe très vite du thriller au récit fantastique d'horreur malsain et plein de folie. Les thèmes de la beauté, de la perfection et des erreurs de l'humanité sont évidemment autant de choses traitées par Koontz et qui nous ferons parfois peur. La folie et la quête du bonheur sont aussi très présents dans le roman.
On a droit, enfin, à un final très prenant, haletant et plein de surprises qui ne vous donnera qu'une envie, prendre La cité de la nuit et de le lire de suite.
Le fils prodigue est à posséder, à lire, à chérir. Il est un roman dont on ne peut qu'en apprécier la teneur.
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