Mesdemoiselles de la Vengeance


Mesdemoiselles de la vengeance
de Florence Thinard

Éditions Folio Junior

Sortie le 17 mars 2011
Format poche / 308 pages / 7,30 €


Présentation de l'éditeur :
Au XVIIe siècle, quatre jeunes femmes se retrouvent, l'épée à la main, avec toutes le même désir : tuer le Commodore, le plus épouvantable des pirates, et venger leur honneur. Olympe, baronne de Haussy, noble captive, fuit l'incessante convoitise du Commodore. Nagîna, princesse du désert, cherche sa larme de Lune et n'aspire qu'à effacer l'infamie de ses blessures. Agathe, fine lame du royaume de France, veut punir l'affront fait à son père. Sylvine, vigoureuse paysanne, a vu les siens massacrés sous ses yeux. Patiemment elle attend son heure… De la bravoure, du panache, de l'éclat, pour ces quatre héroïnes lancées dans une aventure effrénée.


Avis de MilieWB

Des mousquetaires en jupons dont le courage n’a d'égal que le désir de vengeance et nous voilà partis pour un voyage au temps des pirates sur les côtes sauvages de la belle Charente à l'époque d'un certain Louis, Roi de France.

Au fil des pages couvertes d'une histoire plaisante, on se plonge dans un univers révolu mais ô combien attrayant.
L’auteur a le chic pour distiller des répliques cinglantes et pleines d’humour, peut-être difficiles, certes, à saisir pour les plus jeunes lecteurs, mais c’est un régal.

Pour parler de ce livre, il faut parler de ses héroïnes, au panache exceptionnel. Toutes différentes, de milieu, de couleur, de caractère, elles n’en sont pas moins complémentaires et nous replongent dans les rêves et les jeux de rôles de notre enfance.
Il y a aussi ce côté égalitaire, ou chacune, cuisinière ou noble, a droit à sa vengeance et est soutenue par les autres.
Bien sûr, le caractère d’Agathe est enviable : forte et indépendante, belle et sauvage, escrimeuse de talent, donnant néanmoins parfois envie de la protéger malgré sa répartie bien pointue. C’est sans doute celle à qui il est le plus facile de s’identifier. Quelle femme n’a jamais rêvé d’être aussi forte qu’un homme, voire plus, tout en bénéficiant, de temps en temps, d’un moment de soutien et de tendresse, d’allier à la fois la séduction et la ruse, qualités féminines, à la force et la ténacité, plus masculines.

Pourtant, chacune a son charme.
Olympe est un brin trop précieuse, mais elle est comme une poupée de porcelaine et l’on a envie de la protéger.
La cuisinière, Sylvaine, est sans doute la plus coriace, quoi qu’on en dise, aux vues de tout ce qu’elle a traversé en gardant sa raison intacte malgré un cœur déchiré à jamais.
Najina, la belle étrangère, contrainte de se cacher pour toujours derrière un voile de soie qui ne relève pas d’un choix culturel, est sans doute la plus intelligente. Érudite dans de nombreux domaines, elle force l’admiration de part son calme et son savoir.
A leur façon, toutes sont courageuses. Affronter le Commodore n’est pas de tout repos et la vengeance est un plat qu’il faut mijoter longtemps.

Le Commodore justement est, comme les autres personnages, décrit à la perfection. L’auteur donne assez de détails sur le bonhomme immonde pour qu’on s’en fasse une idée plus que précise. J’ai visualisé le Grand Cöerse des films « Angélique Marquise des anges ». Aussi vil et répugnant.

Outre les personnages, les scènes d’action sont aussi agréables à lire. Le vocabulaire, fourni, offre au lecteur une variété où la répétition n’a aucune place et où les champs lexicaux de l’escrime ou de la navigation ne sont pas des énigmes pour les non-connaisseurs.
Un détail qui a son importance dans une lecture, on apprend de nombreuses choses sur la vie au XVIIème siècle. On sent un effort de documentation intense dont on ne peut que se réjouir, puisque ce livre est destiné à de jeunes personnes qui ont encore beaucoup à apprendre et peuvent ainsi le faire sans trouver l'Histoire fastidieuse !!
Pour ma part, j'ai beaucoup aimé l'évocation des fascinantes habitations troglodytes.

C’est une découverte pour le moins agréable que ce livre sans prétention à la couverture engageante, soutenue par des entrées de chapitres simples mais très évocatrices.
Rythmée, cette aventure se lit d’une traite et plaira aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Le seul bémol, mais il est moindre, c’est que les lecteurs plus jeunes riront bien moins que leur ainés !!
Un Dumas junior, et en jupons, semble se cacher entre les lignes de ce roman.

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