Nevernight Tome 1: N'oublie jamais de Jay Kristoff


Nevernight, 
Tome 1 : N'oublie jamais
de Jay Kristoff

Éditions De Saxus

Sortie le 29 octobre 2020
Format broché / 768 pages / 19,90 €



Présentation de l'éditeur :

Dans un pays où trois soleils ne se couchent presque jamais, une tueuse débutante rejoint une école d'assassins, cherchant à se venger des forces qui ont détruit sa famille.

Fille d'un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l'anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d'un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père.
Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu'elle n'a jamais imaginé.
À 16 ans, elle va devenir l'une des apprentis du groupe d'assassins le plus dangereux de toute la République : L'Église rouge. La trahison et des épreuves l'attendent dans les murs de cet établissement où l'échec est puni par la mort. Mais si elle survit à cette initiation, Elle fera partie des élus de Notre-Dame du Saint-Meurtre, et elle se rapprochera un peu plus de la seule chose qu'elle désire : la vengeance.


L'avis de Vania


Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jay Kristoff sait manier les mots. Nevernight est plus qu’un univers de fantasy dans lequel on suit une héroïne qui cherche vengeance. Bien que ce soit la trame principale de la saga, l’auteur nous raconte une histoire qu’on a l’impression de vivre, simplement grâce à sa capacité à rendre chaque personnage plus vrai que nature. Ils sont cohérents, construits de manière à être fidèles à leurs propres histoires, à ce qui les a façonnés. Ils ne sont pas parfaits, loin de là, et c’est là toute la magie de la plume de Jay Kristoff : il travaille chaque personnalité avec un soin qui nous oblige à les aimer, à les comprendre, à les maudire par moments. En commençant par l’héroïne, Mia Corvere, qui a vu sa famille décimée en un soir, alors qu’elle n’était qu’une adolescente. Parvenant à s’enfuir, elle se verra ensuite traquée par la plus haute autorité de la cité de Sépulcra, ceux-là même qui l’ont privée de tout ce qui constituait son existence. Esseulée, vulnérable et en danger, n’importe quelle gamine de son âge ayant grandi dans une famille noble se serait laissée mourir dans les quartiers pauvres. Mais pas Mia Corvere. Et la détermination dont elle fera preuve dès les premiers chapitres ne fera que s’accroître au fil des pages, malgré les obstacles, les déceptions et les souffrances qu’elle devra affronter.

Le caractère de Mia ne plaira peut-être pas à tous les lecteurs, car si elle a des qualités comme l’audace, la force mentale, la résilience, elle n’en reste pas moins humaine et Jay Kristoff a fait en sorte que l’on ne l’oublie pas. Mia reste une jeune femme dépossédée de tout, emplie de colère, de soif de vengeance et d’une rancœur qui la rend très souvent agressive envers le monde. Elle s’est forgé un fort caractère, c’est un fait, et pour qu’elle puisse accomplir la terrible vengeance qui l’attend, Mia se doit de devenir un roc. En contrepartie, il y aura des passages où elle se montrera injuste envers des personnages qui lui sont attachés, capricieuse également, égoïste souvent, impitoyable… Mais au final, même si j’ai parfois grincé des dents à cause de certaines de ses répliques ou réactions, je ne peux m’empêcher de me dire que l’auteur a très bien saisi l’essence qu’un tel personnage se doit de posséder pour devenir une arme aiguisée.

Alors, une fois qu’on se rend compte qu’on est face à des personnages humains, donc imparfaits, tout le reste s’imbrique naturellement pour nous embarquer dans un monde de complots, de trahison, de faux semblants et de suspense. Mia parvient à se trouver une place au sein d’une sorte d’école nommée l’Église rouge, où l’on forme les plus grands assassins de la République. Là, elle évoluera entre cours de lames, leçons de mensonges ou manipulation des poisons, avec des camarades, pas si camarades que ça.
Dès lors qu’on pénètre dans l’antre des lames les plus affûtées de ce monde de fantasy, avec la fine plume de Jay Kristoff et les rebondissements qu’il est capable d’insuffler dans ses récits, on a l’impression d’être toujours sur des charbons ardents, à l’instar de Mia. Comment faire confiance à qui que ce soit alors que tous ceux qui nous entourent cherchent à se perfectionner dans l’art du meurtre ?!
 
Plusieurs intrigues s’entremêlent, emmenant Mia, et nous-mêmes par la même occasion, sur de fausses pistes, de vrais complices, de faux témoignages, des mensonges édulcorés ou des demi-vérités… Tout est flou, et nous nous retrouvons vite perdus jusqu’aux révélations finales qui ne manquent pas de nous surprendre. Un fantasy qui mérite amplement son succès et un premier tome qui nous porte de lui-même vers le second, et sans attendre.

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