Même votre ombre peut être volée...

Charlie Hall est une escroc de bas étage. Elle n'a jamais trouvé

une serrure qu'elle ne pouvait crocheter, un livre qu'elle ne pouvait voler ou une mauvaise décision à ne pas prendre. Elle a passé la moitié de sa vie à travailler pour des crépusculiens, des magiciens qui manipulent les ombres afin d'espionner ou même tuer des gens.

Les crépusculiens gardent leurs secrets avec avidité et pour faire fructifier leur réseau clandestin, ils ont besoin de Charlie.

Maintenant barmaid, la jeune femme essaie de s'éloigner de ses erreurs passées. Mais sortir de cet univers n'est pas si facile, sans compter que sa sœur a désespérément besoin de magie, et que son petit ami - sans ombre et peut-être sans âme – semble lui cacher des choses.

Lorsqu'une figure de son passé refait surface, Charlie replonge dans un tourbillon de meurtres et de mensonges. Déterminée à survivre, elle va devoir affronter de nombreux adversaires qui essaient de s'emparer d'un secret au pouvoir terrifiant. C'est alors que Charlie se lance à la recherche du Livre de la Nuit...

En premier lieu, c’est l’excellent travail que les Éditions De Saxus ont fait sur la couverture reliée qui a attiré mon regard. J’avais tout de même jeté un coup d’œil au résumé qui m’avait bien plu avant de précommander le roman. Cependant, le temps qu’il arrive, je m’étais déjà plongée dans d’autres livres et lorsque j’ai enfin commencé Le livre de la nuit, je ne me souvenais plus trop du pitch principal : ce qui m’a permis de commencer ma lecture sans attentes ni à priori. Et la surprise n’en a été que plus agréable.

J’ai enfin pu retrouver un superbe livre d’urban fantasy qui m’a tenue en haleine du début à la fin. Ce qui ne m’était pas arrivé depuis Charley Davidson et la saga Fièvre (même si on ne peut pas faire de comparaison, à ce stade, étant donné que c’est un premier tome). Toutefois, Holly Black a trouvé un sujet très intéressant et l’aborde avec beaucoup d’ingéniosité.

On commence donc par faire la connaissance de l’héroïne, Charlie Hall, qui, heureusement, est tout sauf parfaite. Elle n’est pas la jeune femme sans passif, bien sous tout rapport, qui mène une vie normale avant que le pire ne s’abatte sur elle… Non, ici, Charlie flirte depuis toujours avec le danger, les affaires illégales et le monde surnaturel. Même si, à sa décharge, elle tente de changer, sa nature la rattrape. Premier point positif pour moi, et pas des moindres, j’ai accroché tout de suite avec le caractère de Charlie que je trouve badass, drôle, sarcastique et qui ne fait pas dans la dentelle. Plus on avance et plus on comprend pourquoi elle est devenue l’adulte qu’elle est, ce qui l’a fait basculer dans la clandestinité et pourquoi elle semble attirer à elle tout un tas de problèmes. Le tout est cohérent et dispersé de façon à ce que passé et présent s’emboîtent parfaitement.

L’intrigue principale, quant à elle, m’a littéralement subjuguée. On est confronté à des personnages qui peuvent, selon leur degré de magie, manier leur ombre, la transformer, la tailler, la manipuler… et que tout le monde surnomme les crépusculiens. Charlie Hall va se voir embarquer malgré elle dans une affaire qui la conduira à traquer le plus redoutable de tous, et dont les rumeurs au sujet de son ombre font froid dans le dos.

L’univers autour de cette magie liée à nos ombres est, à mes yeux, juste incroyable. L’idée est bien trouvée et surtout très bien développée. Pour moi, c’est un coup de cœur.