Cosy or not cosy : le cosy mystery, étude d'un genre littéraire

 


Voilà un nouveau genre qui, depuis quelques années, a envahi les rayons de nos librairies à vitesse grand V. Sur les étagères, ils étalent leurs couvertures bucoliques et colorées pour attirer notre regard. Mais comment définit-on le cosy mystery ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qui fait un bon cosy mystery ?


Remontez avec nous aux origines de ce genre, pas si nouveau, et découvrez les titres phares du moment.


Le Cosy Mystery, quèsaco ?


Comme son nom l’indique, le cosy mystery comprend une enquête policière, mais dans un cadre “cosy” ou douillet. Le lecteur cherche plus une parenthèse agréable et sans prise de tête, loin des intrigues complexes du genre policier.

Pas non plus de descriptions sanglantes ou de détails trop violents ici, même si le cosy mystery est un dérivé du genre policier, l’auteur ne dépeint pas avec moults précisions l’état du corps de la victime.

On enquête, mais on garde les mains propres pour pouvoir prendre le thé juste après avoir interrogé un suspect ! On est donc plus proche du sous genre du polar soft que du thriller sanglant.

Ce sous-genre du livre policier existe depuis plus de soixante ans et nous vient de l’Angleterre. On retrouve d’ailleurs souvent le charme et l’humour anglais dans ce genre de parutions. Mais si l’on se fie à la définition du cosy mystery, on peut faire remonter ses origines à beaucoup plus loin. Essayons de définir ce qu’est vraiment le cosy mystery.

Recette pour un bon cosy mystery :

  • une enquête, pas forcément un meurtre d’ailleurs, un vol ou une disparition font très bien l’affaire ;
  • un enquêteur ou une enquêtrice amateur, avec un esprit à l’affût du moindre détail ;
  • il/elle est souvent aidé(e) par un représentant des forces de l’ordre ou par une personne proche de l’enquête officielle, qui vient lui apporter de nouveaux éléments pour l’aider à avancer dans son enquête ;
  • notre personnage principal se lance dans l’enquête parce que lui-même ou un proche est directement impliqué(e) ;
  • Attention, cosy ne signifie pas sans danger ! Notre enquêteur amateur ne reculera devant rien pour mener à bien son enquête, quitte à mettre sa vie en danger ;
  • pour coller au côté “cosy” du genre, l'histoire a le plus souvent pour cadre un village à la campagne où tout le monde se connaît (et donc connaît des ragots sur les uns et les autres). Et avec un taux de criminalité très élevé vu le nombre de meurtres, vols et autres crimes qui s’y passent ;
  • une belle touche d’humour et des personnages souvent un peu barrés, pour rendre hommage à ses origines british.

Il est quand même nécessaire de préciser que tous ces éléments ne sont pas obligatoires pour un roman de cosy mystery. Certains choisissent donc de placer leur intrigue en pleine ville (Londres par exemple) ou carrément dans des pays éloignés comme l’Australie, l’Inde ou une île imaginaire dans les Caraïbes.

De même que l’époque à laquelle se déroule l’intrigue n’est pas obligatoirement contemporaine. Vous pouvez vous retrouvez au début du 20e siècle, durant les années folles ou carrément à la cour d’un roi de France.


L’ancêtre du Cosy Mystery

Comme dit plus haut, le genre a vraiment émergé dans les années 60 en Angleterre, mais on retrouve les éléments qui le composent dans des livres parus bien avant.

Pour le côté “british”, on ne peut s’empêcher de penser aux écrits d’Agatha Christie. Son héroïne, Miss Marple, colle parfaitement à la définition du cosy mystery. Son héros détective, le grand Hercule Poirot est aussi proche des codes du genre mais… c’est un officier de police. En tout cas pendant la majeure partie de ses aventures. À vous de voir si vous placez ses livres dans ce genre ou pas. Cosy or not cosy, that is the question ?

C’est la même chose pour le détective Sherlock Holmes ou pour le héros de Margery Allingham, Albert Campion. Les messieurs sont des professionnels, ils ne rentrent donc pas dans le genre cosy mystery.

Nous pouvons néanmoins citer la série de l’auteur français Gaston Leroux, Rouletabille, qui suit les aventures de “Joseph Rouletabille, jeune apprenti reporter à l'intelligence déductive hors du commun” (source Wikipédia) au début du 20e siècle.

Il y a également celle de Maurice Leblanc qui met en scène le gentleman cambrioleur Arsène Lupin dans ses aventures pendant la Belle Epoque et les années folles.

On peut aussi évoquer la série parue à partir des années 60 de l’auteure américaine Lilian Jackson Braun, Le chat qui… , mettant en scène Jim Qwilleran, journaliste, et ses deux chats, Koko et Yom-Yom, dans une trentaine de tomes où ils résolvent des enquêtes.


Quand le Cosy Mystery croise la route d’autres genres

Comme beaucoup d’autres genres avant lui, le cosy mystery n’échappe pas au mixage littéraire (oui, je viens d’inventer cette expression, et alors ?).

Nous retrouvons donc des titres mêlant cosy mystery et le surnaturel ou encore le style culinaire (trouvé sur un autre blog, à voir si on peut trouver un autre nom ou juste cité le blog).
Il est alors possible de croiser une intrigue reprenant les éléments du style cosy mystery (une petite communauté, un enquêteur amateur, de l’humour) mais dans un univers surnaturel, c’est-à-dire des créatures fantastiques, de la magie ou des fantômes.

Dans les titres mixant enquête et pâtisserie (le plus souvent), le personnage qui enquête exerce un métier de bouche.

Est-ce que l’on peut considérer que ces romans qui sont des sous-genres d’un sous-genre sont vraiment des sous-genres ? Euh, j’espère que je ne vous ai pas perdus.
Ce que je veux dire c’est : est-ce que le cosy mystery surnaturel et le cosy mystery culinaire peuvent vraiment être considérés comme des sous-genres littéraires ou pas ?

Retrouvez dans un prochain article notre liste (non exhaustive) de livres, mangas, BD, série TV ou encore films cosy mystery.

Jm-Les-Livres

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