L'Architecte de la vengeance de Tochi Onyebuchi



L'Architecte de la vengeance
de Tochi Onyebuchi

Éditions Albin Michel

Sortie le 30 mars 2022
Format broché / 192 pages / 17,90 €



Présentation de l'éditeur :

Le roman phénomène finaliste des prix Hugo, Locus et Nebula. Lauréat du World Fantasy Award 2021 et New England Book Award for Fiction 2020.

Ella a un don.

Quand elle regarde un enfant, et avant que son nez ne se mette à saigner, elle sait s'il va devenir infirmier en gériatrie où s'il va mourir avant l'âge de onze ans, étendu sur un trottoir, les yeux vers le ciel, fauché par l'incompréhensible guerre des gangs qui ensanglante son quartier depuis toujours.

Pirus, Crips, Bloods...la violence a tant de noms à Compton.

Quand Kevin, son frère, voit le jour en 1992, pendant les émeutes provoquées par l'acquittement des policiers impliqués dans l'affaire Rodney King, Ella sait déjà que sa famille va déménager de la Californie pour Harlem et qu'elle tiendra bientôt dans sa main sa première boule de neige. Mais quitter l'endroit d'où l'on vient ne permet pas toujours d'échapper à la violence et à l'injustice.

Ella a un don ; pour elle, pour Kevin, pour l'Amérique, sans doute le temps est-il venu de l'utiliser.

L'avis d'Elaura :


J’ai toujours entendu dire que la littérature était une forme de rencontre. Entre un lecteur et une histoire, entre un auteur et son lectorat, un moment de partage, d’échange, de complicité l’espace de quelques heures. Ce moment est, dans le meilleur des cas, agréable, surprenant, passionnant, voire dérangeant. On s’en souvient longtemps en se rappelant les sensations en cours de lecture, on peut oublier parfois les éléments de l’intrigue, mais rarement les émotions suscitées par une grande rencontre.

J’ai rencontré Tochi Onyebuchi, et ça m’a fait mal. L’architecte de la vengeance n’est pas là pour faire du bien. C’est un court roman d’une rare violence, magistralement écrit, qui vous balance des uppercuts en pleine poire pendant 140 pages. Et pourtant, dès la préface, Gilles Dumay nous prévient, nous prépare à ce qui va suivre, mais rien n’y fait, on termine la lecture la gueule tuméfiée, un peu déphasé, un goût de sang dans la bouche et le regard perdu en sachant pertinemment qu’on va avoir du mal à s’en remettre.

Je ne vais pas revenir sur les éléments de l’histoire, la quatrième de couverture fait parfaitement son office, le roman est court, nul besoin d’en rajouter, faites-moi confiance, il faut simplement y aller. Deux articles suivent le roman, écrit par l’auteur, ancien juriste en droit civique américain, articles essentiels pour situer l’état d’esprit de l’auteur et qui nous font encore plus réfléchir sur ce que nous venons de vivre.

L’architecte de la vengeance est un grand roman qui tape là où ça fait mal, avec un style incisif et sans concession, l’auteur nous émeut, nous blesse, nous fracasse et nous laisse sur le bord de la route en ayant conscience qu’à défaut de justice, il ne peut rester que la vengeance.



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