A Silent Voice de Yoshitoki Oima et Yoko Kurahashi



A Silent Voice
de Yoshitoki Oima, Yoko Kurahashi 

Éditions Lumen

Sortie le 3 juin 2021
Format broché / 412 pages / 16 €


Présentation de l'éditeur :

Ils ont partagé un terrible passé...
Que feront-ils quand le destin les remettra face à face ?
Shoko est malentendante depuis la naissance. Même équipée d'un appareil auditif, elle peine à saisir les conversations et à comprendre ce qui se passe autour d'elle. Effrayé par ce handicap, son père a fini par l'abandonner, laissant sa mère l'élever seule. Quand Shoko est transférée dans une nouvelle école, elle s'emploie à surmonter ses difficultés mais, malgré ses efforts pour s'intégrer dans ce nouvel environnement, rien n'y fait : les persécutions se multiplient, menées par Shoya, le leader de la classe.

Tour à tour intrigué, fasciné puis, pour finir, exaspéré par cette jeune fille qui ne sait pas s'exprimer comme tout le monde, le garçon décide de lui rendre la vie impossible par tous les moyens. Psychologiques puis physiques, les agressions se font de plus en plus violentes... jusqu'au jour où la brimade de trop provoque une plainte de la famille de Shoko et l'intervention du directeur de l'école. C'est alors que tout bascule pour Shoya : ses camarades, qui jusque-là ne manquaient pas, eux non plus, une occasion de tourmenter la jeune fille, vont se retourner contre lui et le désigner comme seul responsable...

En terminale, le jeune homme, devenu à son tour un paria, prend son courage à deux mains et décide de retourner voir Shoko. Mais leurs retrouvailles ne se déroulent absolument pas comme il les avait imaginées. Harcèlement scolaire, handicap, acceptation de l'autre, difficulté à communiquer... une histoire sensible et délicate, centrée sur des thèmes forts et actuels, devenue un véritable phénomène au Japon.

L'avis d'Idrilhirith :

A Silent Voice c’est d’abord un manga en sept volumes, puis un animé. Mais c’est aussi un roman publié chez Lumen. Peu importe le support, l'œuvre est forte, poignante et criante de vérité. 

Ce roman est facile à lire, l’écriture est précise et fluide. Mais en même temps, il est d’une telle complexité. Aucun des personnages n’est manichéen, rien n’est tout blanc ou tout noir. Est-ce qu’il est plus facile d’être dans le groupe suiveur des harceleurs plutôt que du côté des harcelés parce que c’est plus simple ? Adolescent et même une fois adulte la réponse est certainement oui. Est-ce que pour autant cela est facile à vivre ? Non. Nous le voyons d’ailleurs avec un des personnages secondaires qui préfère jouer l’autruche plutôt que d’admettre son comportement. Tous les personnages ont des failles, des faiblesses mais également des forces. Le lecteur est ici plongé dans les affres de la scolarité, où le handicap, le harcèlement, le suicide, l'acceptation de soi, le pardon et la résilience sont les véritables sujets du livre, beaucoup plus que les personnages. 

Cette lecture peut être plus ou moins facile selon notre vécu. Si le lecteur a fait partie des harcelés scolaires (on rappelle quand même que cela concerne plus d’un enfant sur 10), certaines blessures qu’il pensait guéries peuvent se rouvrir ou la cicatrice laissée peut démanger. Si le lecteur a fait partie du groupe des harceleurs, ou de ceux qui ne faisaient rien, une certaine culpabilité peut peut-être apparaître lors de la lecture. 

Il existe maintenant des cours de sensibilisation au harcèlement dans les établissements scolaires. Je  pense que cette œuvre y a toute sa place en lecture obligatoire, ou pour la diffusion de l’animé (un petit film de deux heures en cours ça fait toujours plaisir aux élèves). Ce roman est un livre qui a un impact, il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour le lire.  

Retrouvez l’avis chronique de Cassiopée sur le manga.


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