Les Invisibles de Fougeret - L'histoire du château le plus hanté de France, de Veronique Geffroy



Les Invisibles de Fougeret - L'histoire du château le plus hanté de France
de Véronique Geffroy

Éditions Michel Lafon

Sortie le 15 avril 2021
Format broché / 349 pages / 18,95 €


Présentation de l'éditeur :

Laissez-moi vous raconter une histoire aussi incroyable que réelle.
Lorsque j'ai entraîné ma famille dans l'acquisition et la restauration d'un château abandonné, j'ignorais qu'il était encore habité par ses anciens occupants. Si au début les voix, silhouettes, coups dans les murs et manifestations physiques étranges nous laissaient perplexes, nous avons appris à les connaître, à les comprendre et, pour certains, à les craindre.
Mais loin des clichés sur les maisons hantées, les invisibles de Fougeret nous ont surtout fait grandir. Si nous voulions nous en sortir vivants, il fallait ouvrir notre esprit aux esprits du lieu.

L'avis de Lila :

Faut-il encore présenter le château de Fougeret ? Parfois surnommé le Disneyland du paranormal, il est considéré comme le lieu le plus hanté de France par les uns, ou comme une arnaque complète par les autres. Pour m’y être rendue à plusieurs reprises, j’ai mon avis sur ce sujet, mais cette chronique et ce livre n’ont pas vocation à trancher la question.

Je n’étais pas très motivée par cette lecture. Fougeret, on en entend parler sans cesse, en bien comme en mal, et plus encore dès lors que l’on s’intéresse un minimum au paranormal, ce qui est mon cas. On aurait plus de facilités à citer ses fantômes que nos ministres en poste. Un énième témoignage sur ce sujet ? Hum, non merci, been there, done that, mille fois déjà. Puis, des personnes autour de moi, que j’estime de confiance, l’ont lu (dévoré, même). Elles m’ont recommandé chaudement de lui laisser une chance. Quelques heures plus tard, j’enrichissais un peu plus Amazon (ma place en Enfer est de toute façon déjà réservée) en achetant l’epub. Je coupe court au suspense : j’ai vraiment aimé cette lecture.

Premier point fort, c’est Véronique Geffroy, illustre propriétaire des lieux, qui prend la plume. Celle que l’on accuse depuis tant d’années de tous les maux (ou plutôt, de toutes les arnaques) promettait de raconter son expérience telle qu’elle l’a vécue, sans filtre. Elle a tenu parole. Avec beaucoup de franchise et d’humilité, elle déroule son histoire sans fards, sans cacher les événements tristes, bizarres, juste incroyables ou moins glorieux. Elle nous fait plonger dans son intimité, celle de sa famille, mais aussi celle du manoir. Elle ne relate pas juste une succession de phénomènes. Elle n’essaie jamais non plus de nous convaincre qu’elle dit vrai. Ce récit est au-dessus de ces considérations, l’auteure dit ce qu’elle a à dire, comme elle souhaite le dire, libre à chacun(e) d’y croire ou non.

Les phénomènes relatés sont-ils vrais ? Peu importe, c’est à mes yeux secondaire. C’est un témoignage de vie, pas une analyse parascientifique. Ce qui m’a passionnée, et c’est pour moi le second point fort, c’est le récit de cette famille parachutée dans un manoir où les événements étranges s’enchaînent. Ce qui m’a accrochée du début à la fin, c’est cette relation d’amour/haine avec ce lieu insaisissable, tantôt accueillant, tantôt terrifiant, mais qu’il est impossible de quitter. Le phénomène d’emprise d’un lieu sur ses habitants est bien connu dans le milieu du paranormal. Ça fait partie des sujets qui m’ont toujours intriguée. Il est par exemple largement évoqué dans la série Netflix The Haunting of Hill House, adaptée du roman culte de Shirley Jackson.

Quelques défauts sont aussi présents. D’abord, même si l’écriture est bonne, le style se révèle un peu décousu. J’avais l’impression de sauter sans cesse du coq à l’âne. Un autre élément m’a parfois ennuyée, même si ce n’est pas un défaut : un sentiment de déséquilibre à certains moments. On s’attarde longuement sur un détail anodin (du moins, à mes yeux), puis on assiste à une succession de phénomènes qui dépassent l'entendement, sans plus d’explications. Mais, encore une fois, c’est un témoignage de vie, pas un récit horrifique. L'auteure était là pour relater son expérience, pas pour répondre à mes attentes de curieuse insatiable. Et enfin, troisième point qui m’a embêtée : l’absence de photos. J’imagine qu’il y a d’excellentes raisons pour ne pas les avoir ajoutées. Peut-être aussi que l’auteure ne le jugeait pas utile. Mais, bon sang ! Certains passages évoquent des photos tellement incroyables... J’aurais aimé les voir, pas pour preuve (sauf validation scientifique, on ne peut jamais être sûr), mais parce que ces clichés semblaient complètement fous. J’étais totalement frustrée de ne pas pouvoir jeter un œil dessus. Peut-être ces clichés sont-ils présents dans la version papier ? Ce n’était pas le cas sur Kindle.

Pour conclure, j’ai adoré cette lecture. Ce roman se lit vite et bien, c’est passionnant, et il n’y a pas besoin d’être un adepte du paranormal ou du château de Fougeret pour y trouver de l’intérêt. C’est un témoignage de vie où les frontières entre la normalité et le surnaturel se brouillent sans cesse. J’ai particulièrement apprécié la franchise avec laquelle Véronique Geffroy raconte son expérience. C’est brut de décoffrage, sans souci du qu’en-dira-t-on, à chacun(e) d’en penser ce qu’il/elle veut.





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