Torrentius de Colin Thibert


Torrentius
de Colin Thibert

Éditions J'ai lu

Sortie le 17 février 2021
Format poche / 160 pages / 7,10 €


Présentation de l'éditeur :

Sous le nom de Torrentius, Johannes van der Beeck peint les plus extraordinaires natures mortes de son temps et grave sous le manteau des scènes pornographiques qui se monnayent à prix d’or. Dans l’austère Haarlem du XVIIᵉ siècle, ce provocateur flamboyant, noceur invétéré et fornicateur insatiable, fascine autant qu’il dérange. Certains donneraient cher pour le neutraliser. Un bailli zélé mène l’offensive et le traduit en justice. Sous la menace de la torture, le blasphémateur acceptera-t-il de se renier ?
Aussi précis et raffiné que les toiles de ce génie oublié de la peinture flamande, Torrentius est le roman du destin contrarié d’un avant-gardiste.


Prix de l’Académie française Roland de Jouvenel 2020.

Présentation d'Idrilhirith :

Ce livre m’a intrigué d’abord par sa couverture, que je trouve superbe, ensuite par son thème. Il s’agit d’un roman biographique d’un peintre flamand du XVIIème siècle. Qui a déjà entendu parler de lui ? Je dois avouer que ce n’est pas mon cas, et pourtant je me suis probablement arrêtée sur une de ses toiles au Rijksmuseum d’Amsterdam, la seule qui nous soit parvenue.



On parle ici de roman biographique, puisqu’il s’agit d’une personne ayant réellement existé mais dont la vie est romancée. C’est-à-dire que l’on sait des petites choses de sa vie mais que l’on a pas tous les éléments nécessaires pour permettre de la raconter. Il faut donc souligner l’énorme travail de recherche de Colin Thibert qui partait de vraiment presque rien et qui arrive à un roman puissant et facile à lire.

Le personnage en lui-même est selon moi en avance sur son temps. Johannes Symonsz (Jan) van der Beeck peint des natures mortes sous le pseudonyme de Torrentius, mais il signe ses lithographies pornographiques de ses initiales. Membre du mouvement Rose-Croix, déiste, libre penseur, innovateur dans son art, on a ici un personnage complexe qui détonne fortement avec la Réforme hollandaise. On parle souvent de l’inquisition espagnole mais c’est oublier l’inquisition hollandaise et la bien-pensance des réformateurs protestants du XVIIème siècle, et Torrentius ne rentre vraiment pas dans le cadre fixé par celle-ci et il est clairement considéré comme hérétique. Spoiler alerte : ce n’est pas une bonne nouvelle. Spoiler alerte bis : il lui arrive des trucs pas très cool (torture, autodafé,...) ce qui explique qu’une seule de ses œuvres nous soit parvenue, il reste peut-être des lithographies bien cachées quelque part mais pas sûr (essayez de chercher dans les vieux greniers ou dans des malles sous les lits on ne sait jamais peut-être que vous en trouverez une signée VDB).

Le roman a cela de puissant qu’il nous plonge directement dans une époque, sans jugement ni fausse pudeur. Les personnages cités ont réellement existé. Les faits se sont probablement déroulés de cette façon. Les dialogues sont crédibles. J’ai appris des choses grâce à ce livre et je regrette de ne pas m’être arrêtée plus longtemps sur ce petit tableau d’un peintre célèbre en son temps.

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