New York 2140 de Kim Stanley Robinson



New York 2140
de KimStanley Robinson

Éditions Bragelonne

Sortie le 18 novembre 2020
Format broché / 672 pages / 25 €


Présentation de l'éditeur :

Avec l'élévation du niveau des mers, chaque avenue est devenue un canal, chaque gratte-ciel, une île. Pour les habitants d'un immeuble de Madison Square, cependant, New York en 2140 est loin d'être seulement une cité submergée par les eaux.

Il y a le trader, qui trouve des opportunités là où d'autres voient des problèmes. Il y a la policière, dont le travail ne disparaîtra jamais... de même que celui des avocats, bien sûr.

Il y a la star d'Internet, adulée par des millions de personnes pour ses aventures en dirigeable, et le gérant de l'immeuble, respecté par tous pour son souci du détail. Et puis il y a deux gamins qui n'habitent pas ici, mais qui n'ont pas d'autre foyer, et qui sont plus importants que quiconque pourrait l'imaginer.

Enfin, il y a les codeurs résidant temporairement sur le toit, et dont la disparition provoque une série d'événements qui vont menacer la vie de tous, et jusqu'aux fondations secrètes sur lesquelles repose la ville...


Avis de Lauryn :

Je connaissais Kim Stanley Robinson pour son impressionnante trilogie martienne. Avec New York 2140, le niveau est descendu très bas.

L’histoire n’est pas très intéressante, et assez fouillis. De nombreux personnages gravitent autour d’un axe central : un ouragan qui ravage New York et change de nombreuses choses au quotidien. Des gamins cherchent un trésor, encouragés par un vieux monsieur ; un trader boursicote tout au long du livre ; une bimbo de téléréalité très cruche (étonnant, non ?) veut sauver les ours et fait bêtise sur bêtise ; un concierge bourru sauve un immeuble et se pose de nombreuses questions existentielles… bref, tout ce petit monde ne fait pas grand-chose, chaque personnage a peu d’intérêt et aucun ne ressort particulièrement du lot. Il est difficile, dans ce cas, de s’attacher à eux, ou même d’éprouver de l’empathie pour eux, dans une situation qui, pourtant, le mériterait. Je pense qu’il y a aussi un problème de profondeur, ils auraient mérité meilleur traitement. 

La construction du livre est très désagréable. Les chapitres du récit en lui-même sont entrecoupés de pages avec des citations et des anecdotes sur New York, souvent inintéressantes et qui brisent le rythme de l’histoire. Les pages intitulées “un citoyen”, articles didactiques, sont particulièrement barbantes et donnent envie de lâcher le livre. Mieux, l’auteur annonce la couleur concernant ces passages : “Si ce genre d’information maritime et antique ne vous intéresse pas, tant pis. Allez naviguer deux ou trois pages plus loin pour reprendre votre activité de voyeur des sordides actions des minuscules primates qui rampent ou pagaient tout autour de cette vaste étendue d’eau. Si réfléchir à la situation dans son ensemble et aux vérités fondamentales vous satisfait, poursuivez votre lecture”. Ce commentaire au ton condescendant m’a donné l’impression que l’auteur se posait en donneur de leçon, alors qu’il a massacré son histoire avec ces pages inutiles, déjà difficile à accrocher. J’ai lu trois de ces “articles” et j’ai suivi son conseil, n’en lisant que des passages pour être certaine de ne pas rater des choses importantes. Il y a placé quelques éléments pour contextualiser son histoire avec des informations sur le monde, la politique, l’écologie, l’économie qu’il imagine pour 2140 après deux hausses brutales du niveau de la mer qui auront détruit ou endommagé bien des villes côtières. Dommage qu’il n’ait pas réussi à intégrer ces informations d’une autre manière, en les rapprochant du quotidien des personnages, par exemple. Cela aurait permis de rendre les choses plus fluides, et les personnages plus intéressants. Bref…

Ce fouillis indescriptible et indigeste fait suite à deux autres romans de Robinson, 2312 et Aurora, des déceptions aux défauts similaires. L’auteur aurait-il pris un mauvais pli ? En tout cas, je ne ferai plus de tentative de lecture pour ces prochains romans.



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