Signal d'alerte de Neil Gaiman



Signal d'alerte
de Neil Gaiman

Éditions J'ai lu

Sortie le 3 juin 2020
Format poche / 475 pages / 8,50 €


Présentation de l'éditeur :

« Il est des choses qui nous perturbent, des mots ou des idées qui surgissent sous nos pas comme des trappes, nous précipitant de notre monde de sécurité et de bon sens en un lieu beaucoup plus sombre et moins accueillant. » C'est là le chemin que Neil Gaiman nous propose d'arpenter à travers ces vingt-quatre nouvelles, contes et poèmes, en s'affranchissant des genres pour ne garder que la substantifique moelle d'un imaginaire tour à tour sombre ou flamboyant.


Avis de Lauryn :

Il n’est déjà pas évident de donner un avis sur un recueil de nouvelles, mais c’est encore plus compliqué lorsque, comme ici, les textes sont très différents. Science fiction, fantastique, ou histoires à faire froid dans le dos, chaque texte et plus ou moins long et, parfois, il s’agit de poèmes. N’appréciant que modérément la poésie, je n’ai pas accroché à ces derniers et j’ai même parfois écourté ma lecture, gênée par la pagination choisie (interruption en milieu de phrase pour avoir la suite à la ligne). Pour les autres textes, il y a là beaucoup de choix, dans des genres très différents, avec parfois des personnages que l’on connaît déjà.

Ainsi, Neil Gaiman choisit de redonner vie à Sherlock Holmes dans un texte fort sympathique où les abeilles jouent un rôle important. Il met à nouveau en scène son personnage fétiche d’American Gods, Ombre, dans une histoire glaçante où le héros fait une halte dans un village qu’il aurait mieux fait d’éviter. Le lecteur découvre aussi une histoire de Docteur Who (à l’époque de Matt Smith), vraiment réussie et très rythmée. L’ambiance est vraiment parfaite et ceux qui connaissent la série ne seront pas dépaysés. C’est l’une de mes nouvelles préférées, avec Au fond de la mer sans soleil et Et pleurer, à l’instar d’Alexandre que j’avais déjà lues et que j’ai relu avec beaucoup de plaisir. Cette dernière, très légère, contraste avec d’autres textes, plus sombres, à la limite de l’horreur, qui sont aussi une belle réussite, comme Clic-clac, le sac qui claque ou encore Ma dernière logeuse. Là, pas d’horribles descriptions sanguinolantes, mais uniquement des évidences qui poussent le lecteur à frissonner dès qu’il comprend ce qu’implique la situation. Excellent !

Par contraste, Orange, un texte reprenant les réponses d’un enquêteur à un questionnaire, m’a dérangée dans ma lecture. J’ai compris où l’auteur voulait en venir, mais avec juste les réponses, sans les questions, je n’ai pas réussi à terminer ma lecture.

Bref, vous l’aurez compris, ce recueil rassemble des textes vraiment très différents, que ce soit sur le fond ou la forme, et si j’ai parfois trouvé cela perturbant, ce fut un bon moment de lecture car il y a des histoires absolument géniales qui compensent celles qui m’ont déplu. Je ne pense pas que je conseillerai ce recueil à quelqu’un qui ne connaît pas encore Neil Gaiman mais, pour les amateurs de cet auteur hors norme, il n’y a pas à hésiter !


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