ACOTAR, Tome 2 : Un palais de colère et de brume, de Sarah J. Maas



ACOTAR, 
Tome 2 : Un palais de colère et de brume
de Sarah J. Maas

Éditions De la Martinière jeunesse

Sortie le 8 février 2018
Format broché / 720 pages / 21,90 €


Présentation de l'éditeur :

Après avoir survécu aux défis d'Amarantha, Feyre est devenue une Fae et a hérité de pouvoirs qui échappent à son contrôle. Mais son cœur est resté celui d'une humaine, et elle ne peut effacer ce qu'elle a dû commettre pour sauver Tamlin et la Cour du Printemps... Elle ne peut non plus oublier qu'elle a conclu un marché avec Rhysand, le redoutable Grand Seigneur de la Cour de la Nuit. Une semaine par mois, elle doit séjourner à ses côtés, dans son palais. D'abord réticente, Feyre découvrira pourtant qu'il est loin d'être le Fae cruel et manipulateur qu'elle croyait connaître. Avec lui, elle va apprendre à dompter ses pouvoirs. Et douter de ce qu'elle ressent pour Tamlin... Mais au-delà de la Cour de la Nuit, une menace se profile. Car les desseins du roi d'Hybern pourraient bien ébranler à nouveau le royaume des immortels...

L'avis de Lila :

Le premier tome de la saga ACOTAR (acronyme de son nom anglais) s’est révélé être une bonne découverte, une lecture plaisante, mais entachée de nombreux défauts qui gâchent l’ensemble et m’ont donné envie plus d’une fois de refermer ce livre pour ne jamais le rouvrir. Cependant, le dernier quart du roman avait su éveiller ma curiosité, tout comme le personnage de Rhys (ou surtout grâce à lui).



J’ai donc laissé sa chance au tome 2 et je ne le regrette pas.


Feyre est retournée à la Cour du Printemps avec son amoureux aussi passionnant qu'un après-midi bingo, Tamlin, qu’elle s’apprête à épouser, malgré le pacte conclu avec Rhysand qui ternit quelque peu leur bonheur. Entre ses nouvelles occupations et la part du contrat qu’elle doit remplir avec Rhys, c’est finalement ce dernier point qui la chagrine le moins. Elle étouffe dans cette nouvelle vie surprotégée et faite de mondanités qui l'ennuient à mourir, d'autant plus qu'elle a mieux à faire qu'organiser une soirée barbecue dans sa prison d'or, elle voudrait bien aller sauver le monde. Elle a pas le temps, son esprit glisse ailleurs grâce au tatouage apposé par Rhysand.

Tu l'as la référence ?

Ce tatouage bien pratique lui permet d'envoyer, même malgré elle, certains messages.


L’auteure a ici su corriger pas mal de points négatifs du tome précédent. La psychologie des personnages est par exemple beaucoup plus fouillée (ou du moins, de certains). On peut ainsi voir à quel point Feyre a été marquée par les épreuves et les horreurs vécues, ce sera d’ailleurs le fil rouge de ce tome : réapprendre à vivre, dépasser les traumatismes, trouver sa place dans ce nouveau monde.


Il y a aussi beaucoup moins de passages creux, même si certaines descriptions ou scènes sont encore un poil trop longues.

Un autre atout, qui n’en sera peut-être pas un pour tout le monde : on ne voit quasiment pas Tamlin. Pour moi, ce personnage a un charisme de poulpe et des comportements franchement problématiques. Ne lui trouvant aucun intérêt, j’étais forcément ravie que la tournure des événements le sorte du tableau pour l’essentiel de la lecture.


Son absence laisse toute la place à Rhys, qui lui est particulièrement charismatique et intrigant. C’est un réel plaisir de voir la relation entre lui et Feyre se développer. Leurs affrontements ne manquent jamais de piquants et la chaleur monte inexorablement au fil de la lecture, sans jamais tomber dans le trio amoureux tant redouté de nombreuses lectrices. En parlant de chaleur, il faut préciser que si la saga est présentée comme du Young Adult, ce tome 2 est bien plus cru que le premier en ce qui concerne les (rares) scènes de sexe.



L’histoire se révèle aussi bien plus passionnante. Il y a beaucoup d’action, de retournements de situation, et l’auteure nous fait découvrir d’autres lieux et personnages très convaincants.

Il reste tout de même quelques défauts à citer. Le plus gênant selon moi, et c’est totalement subjectif, est le développement de Feyre. Elle est tout simplement devenue la personne la plus forte du monde, elle a tous les pouvoirs et tout le monde ou presque tombe sous son charme immédiatement.


Toutes les situations se résolvent uniquement grâce à elle, alors qu’elle est dans le coin depuis 5 minutes et face à de puissants Faes qui maîtrisent leurs pouvoirs depuis des siècles. D’un côté, j’ai apprécié que l’auteur rende Feyre plus forte encore que Rhysand, le bad-guy-mâle-alpha-ultime de l’univers et d’ailleurs. C’est toujours agréable aussi de voir que l’héroïne sauve tout le monde à chaque fois, sans nécessairement avoir besoin d’un homme pour l’aider. Un peu de girl power ne nuit jamais. Mais elle est si forte que ça en devient parfois ridicule à mes yeux, sans compter que la plupart des situations se résolvent ainsi rapidement : Feyre dégote un nouveau pouvoir de derrière les fagots et hop hop, tout s’arrange. Passons…



Un autre défaut à mes yeux tient dans les inspirations parfois difficiles à occulter. Autant le dire franchement : Rhysand est un mélange de Barrons et Ryodan, personnages emblématiques de la saga Fever de Karen Marie Moning. Et je les aime d’amour, donc ce n’est pas si gênant, d’autant plus que Rhys tire très bien son épingle du jeu face à de telles inspirations.


Mais il était parfois tout simplement impossible de ne pas penser à la saga de cette autre auteure, notamment lorsque Rhysand décide d’utiliser Feyre comme détecteur d’objets, ou lorsqu’un objet maudit se met à parler à l'héroïne pour tenter de la manipuler. J'ai également retrouvé des passages ici et là qui me rappelaient d'autres sagas bien connues.


C’est d’autant plus dommage que Sarah J. Maas a clairement une imagination fertile et de très bonnes idées. Heureusement, elle parvient toujours à ne pas pousser trop loin, on sent donc les inspirations, mais elle s’en éloigne toujours assez vite pour que ce ne soit pas réellement un problème.

Ce tome 2 a été particulièrement difficile à lâcher et la fin donne furieusement envie de se ruer sur la suite. Sans être un coup de cœur, c’est un livre qui relève largement le niveau du premier et me fait mieux comprendre les critiques dithyrambiques à son sujet. Ça se lit vite et bien, ça coule tout seul malgré quelques défauts et des rebondissements qu’on voit arriver de loin. En bref, une saga sympa pour se vider la tête. En espérant que la suite soit aussi bonne, si ce n’est plus. 




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