Messe Noire, de Peter Straub



Messe Noire
de Peter Straub

Éditions Bragelonne

Sortie le 14 novembre 2018
Format poche / 504 pages / 6,90 €


Présentation de l'éditeur :

Wisconsin, années 1960.
Spencer Mallon, un gourou au charisme sulfureux, invite ses jeunes disciples à pratiquer un rituel secret, une sorte de messe noire dans un champ isolé près de leur campus. Mais la situation dérape très vite et il ne reste de cette nuit qu’un cadavre démembré, ainsi que le traumatisme profond partagé par les survivants. De nombreuses années plus tard, l’horreur hante encore ce groupe d’amis autrefois inséparables, qui va bientôt devoir se confronter de nouveau à la terrifiante question de la nature même du mal...

L'avis de Lila :

Le résumé était des plus prometteurs : un groupe d'étudiants, un gourou, une messe noire et, pour résultat, un cadavre démembré et des participants traumatisés à vie. Tout comme le personnage principal, seul élément du groupe d'amis à n'avoir pas participé à cette messe noire, j'avais très envie de savoir ce qu'il s'est passé cette fameuse nuit. Malheureusement, les premières pages ont vite refroidi mon enthousiasme. Je dois admettre que je ne connaissais l'auteur que de nom, des recherches poussées quant à son style auraient suffit à me détourner de ce livre. J'ai lu qu'il s'agissait ici d'une version éditée, c'est à dire plus courte qu'une autre parue aux USA en édition limitée. Si dans certains cas, ce détail aurait de quoi faire grincer des dents les passionnés de lecture, ici, rassurez-vous : à moins d'être un fan inconditionnel de l'auteur et de son style d'écriture, cette version « raccourcie » vous fera certainement l'effet d'un long pavé dont on se demande bien comment voir le bout. Donc savoir que c'est une version raccourcie est plutôt une bonne nouvelle, en réalité.

Pour les bons points, il faut admettre que l'histoire est intrigante et intéressante. Ajoutons à cela que l'auteur maîtrise bien le vocabulaire et les effets de style, il sait écrire et possède une imagination fertile, pas de doute. On comprend d'ailleurs sans mal les raisons qui en font une référence pour beaucoup de lecteurs. Malheureusement, en ce qui me concerne, la liste des qualités à citer s'arrête ici.

J'ai dit plus haut qu'il s'agit d'un long pavé, je me dois d'ajouter « indigeste » pour être plus précise. Le premier problème tient au nombre de personnages : il y en a tant que je ne saurais les dénombrer. Je ne me suis attachée à aucun d'eux, j'ai même trouvé le personnage principal imbuvable... Comme si le nombre n'était pas suffisamment déroutant, l'auteur a donné le même prénom à d'eux d'entre eux et les affuble tous de surnoms plus ou moins inspirés. Pour ne rien arranger, il a aussi cru bon de nous fournir la biographie quasi complète de chaque personne croisée dans le roman. Ainsi l'auteur nous précise mille anecdotes et détails pour chaque personnage évoqué. Que c'est long ! Et inutile ! Savoir que le cousin germain de la voisine d'un ami de la concierge d'un personnage a mangé une pomme en 1992 ne fait pas partie des anecdotes que j'estime nécessaire à la bonne compréhension d'une histoire. Je grossis volontairement le trait, mais on n'est pas si loin de la réalité. J'adore les romans riches d'un véritable background fouillé, mais là, c'était trop. Cette avalanche de personnages et de détails inutiles entraîne un autre point négatif : on se perd totalement dans l'histoire, ça part dans tous les sens via des digressions à n'en plus finir. Comme si ce n'était pas déjà si compliqué à suivre, l'auteur s'amuse à alterner l'intrigue entre différentes timelines. La complexité d'une histoire ou d'un univers n'a jamais été rédhibitoire pour moi, au contraire, mais ici c'était juste aussi interminable qu'indigeste, ce qui a découragé ma bonne volonté.

En résumé, je ne dirais pas que c'est un mauvais roman, mais il est plutôt à réserver aux fans de l'auteur ou aux amateurs de récits fourmillant de personnages, d'anecdotes et de digressions.




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