Le travail du Furet
de Jean-Pierre Andrevon
Éditions ActuSF
Sortie le 24 mai 2018
Format poche / 320 pages / 7,90 €
Présentation de l'éditeur :
Centrum, futur proche. La maladie a été éradiquée par la science. Pour maintenir un certain niveau de vie et éviter la surpopulation, des tueurs mandatés par l'Etat doivent éliminer 400 000 personnes chaque année. Riche, pauvre, homme, femme, personne n'y échappe. Mais les victimes sont-elles vraiment désignées au hasard ? C'est lorsque le Furet commence à en douter que les ennuis lui tombent dessus... Aura-t-il la force de se rebeller ? Livre culte, naviguant entre polar et dystopie, Le Travail du Furet est un roman coup-de-poing, sans concession sur les dérives de nos sociétés.
Avis de Lauryn :
J'ai découvert Jean-Pierre Andrevon avec ce livre, qui est en fait un roman tiré d'une nouvelle écrite en 1975, "Salut, Wolinski !", aux éditions Opta. La nouvelle faisait quinze pages et, en fait, le roman donne l'impression d'être une rallonge de la nouvelle, sans ajouts majeurs, sans beaucoup d'informations supplémentaires.
En effet, le lecteur apprend très peu de choses sur le monde où vit le Furet, si ce n'est des bribes d'informations sur l'organisation pour laquelle il travaille, l'implantation de la ville (Paris renommée Centrum ? On ne sait même pas...), les technologies disponibles, les mœurs des habitants... L'univers sonne creux, il n'y a presque rien à se mettre sous la dent, et cette impression est renforcée par le fait que, durant les 150 premières pages, l'auteur ne raconte que les meurtres commis par le personnage principal. Certes, c'est la pierre angulaire du roman, mais cela se comprend vite, tout comme l'état d'esprit étriqué du héros, et le lecteur aurait pu se passer d'un étalage aussi important de violence qui ne sert à rien d'autre qu'à expliquer le quotidien du Furet et de ses victimes. Durant tout ce temps, il est impossible de voir où l'auteur nous emmène et c'est agaçant, surtout si l'utilisation à outrance de l'argot n'est pas une chose que vous appréciez particulièrement. Le Furet raconte à la première personne, avec son parler un peu spécial, son addiction pour les vieux films noirs, et sa personnalité plutôt transparente. Personnellement, il m'a très vite agacée et je ne me suis pas du tout attachée à lui, au contraire. Et ce n'est pas parce qu'il tue à tour de bras, c'est juste son caractère, ou plutôt son absence de caractère.
Le seul point positif, c'est le fond de l'histoire, qui aurait pu être encore approfondi si l'auteur avait eu le courage d'aller plus loin. Pourquoi n'y a-t-il aucun enfant dans les nombreuses victimes du furet ? Bonne question. Théoriquement, cela devrait arriver, vu la cause de la désignation des "élus". Mais bon, passons... Lorsqu'enfin, après 200 pages, on devine où l'auteur nous emmène, il est assez facile, et déconcertant, de deviner la fin du roman, parce qu'elle est si évidente, si prévisible, que c'en est vraiment décevant. Surtout après un ennui aussi long qui ne nous apprend presque rien.
Bref, ce livre est une grande déception qui aurait mérité de rester au format nouvelle. Je ne sais pas, du coup, si je tenterai un autre titre de l'auteur.
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