Les profondeurs de James Grippando

Les profondeurs
de James Grippando

Éditions Mosaic

Sortie le 30 septembre 2015
Format broché / 400 pages / Prix 18,90 €


Présentation de l'éditeur :

Les marais des Everglades sont troubles, ce matin. On vient de trouver le corps d’une femme. Une femme noire. Abe est procureur, réputé irréprochable et sans tache et, pour lui, cette scène de crime n’est pas différente d’une autre. Mais quand on identifie le corps, et que l’agent Victoria Santos lui demande s’il connaît cette femme, Abe hésite à répondre… Une seconde d’hésitation qui le propulse du côté des suspects. Et l’entraîne dans les profondeurs d’une spirale infernale le jour où sa propre femme, Angelina, disparaît à son tour.
Meurtres en série. Infidélités conjugales. Secrets inquiétants. Machination.
Qu’y a-t-il vraiment sous la surface des êtres et des choses ?



18,90 EUR
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L'avis de Sophia :

Un tueur en série qui sème la terreur dans les Everglades, un procureur qui ment au mauvais moment à la mauvaise personne et tout s'emballe.
Ce thriller possède de nombreuses qualités, mais aussi quelques faiblesses.
Côté qualités, il faut reconnaître qu'il est parfois très difficile de reposer ce livre, surtout vers la fin. On se laisse prendre dans l'enquête, le rythme soutenu et palpitant pousse à lire toujours un paragraphe de plus, un chapitre de plus, jusqu'à avoir tourné la dernière page, alors que le début un peu long et déroutant n'en promettait pas tant. L'auteur maîtrise parfaitement son histoire, il sème sans cesse pistes et faux-semblants pour nous balader d'un bout à l'autre. Jusqu'à la fin, on se demande qui est coupable, dans quelle mesure et pourquoi.
L'enquête, malgré un début fouillis, se suit avec curiosité. On a vraiment envie de connaître le fin mot de l'histoire.

Mais ce roman compte quelques défauts, et pas des moindres. Le principal tient sans doute aux personnages peu attachants. Abe passe beaucoup de temps à s’apitoyer sur lui-même. Mais ce qui agacera surtout avec lui, ce sont ses mensonges récurrents, le fait qu'il mente sur des détails à plusieurs reprises, alors qu'en tant que procureur, il possède une solide expérience du déroulement d'une enquête et devrait se montrer moins naïf. C'est déroutant de suivre un personnage qui ment aux enquêteurs autant qu'au lecteur, puisqu'on découvre généralement ses mensonges une fois qu'il s'est fait prendre. Son épouse apparaît comme une femme égocentrique, capricieuse, jalouse et presque détestable. On pourrait pourtant entendre ses arguments, qui ne sont pas insensés. Mais son caractère exécrable empêche de s'attacher à elle.
L'agent Victoria Santos pose également problème. Ce personnage avait du potentiel, mais sa manière de mener l'enquête étonne, et pas en bien. Elle passe d'un suspect à l'autre et d'une conviction à l'autre à chaque chapitre ou presque, sans prévenir ni vraie raison. Parfois elle semble s'acharner de manière stupide sur des pistes clairement fausses, et à d'autres moments, on a l'impression qu'elle balaie d'un claquement de doigts des preuves solides. Bizarre...

L'enquête, bien que passionnante, souffre également d'un nombre étonnant de revirements, de fausses pistes et de révélations. Cela permet de ne pas deviner l'identité du coupable avant la fin, mais en contrepartie on a souvent l'impression de se faire promener au gré du vent sans réelle raison. La fin pourra également laisser dubitatifs certains lecteurs. Elle conclut bien l'intrigue et semble logique. Pourtant, on peut se sentir frustré par la manière dont le roman se termine.

En bref, ce roman est un excellent thriller, qui se dévore rapidement. Mais ses innombrables retournements de situation finissent par déstabiliser et les différents protagonistes n'inspirent aucune empathie. À lire pour l'enquête, pas pour ses personnages !


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