Yardam de Aurélie Wellenstein

 



Yardam
de Aurélie Wellenstein

Éditions Pocket

Sortie le 10 mars 2022
Format poche / 554 pages / Prix 9,50 €



Présentation de l'éditeur :

Entrez dans Yardam, là où la folie est sexuellement transmissible !

À Yardam, la folie est sexuellement transmissible. Kazan est un voleur, un voltigeur, un combattant, un amateur d'art... Il est la somme de plusieurs individus, de plusieurs âmes ingérées à cause du mal étrange qui le ronge.

Kazan est un prédateur... Mais un prédateur aux abois, piégé dans une ville close. Ses victimes le hantent. Leurs voix le poussent inexorablement vers l'abîme. Pour s'en sortir, il serait prêt à tout, y compris à manipuler Feliks et Nadja, un couple de médecins étrangers venus s'enfermer dans la cité maudite pour trouver un remède. Kazan est un voleur d'esprits qui s'enfonce... jusqu'à ne plus savoir qui il est. Et en même temps qu'il chute, c'est tout Yardam qui sombre.

L'avis de Blandine : 

Habituellement, je ne suis pas une adepte de lectures qui mettent mal à l’aise, qui vous laissent un arrière-goût étrange, qui vous font vous demander pourquoi vous vous êtes lancés dans ce type d’aventure. Mais étrangement, je ne peux m’empêcher de lire les romans d’Aurélie Wellenstein qui ont tous cette ambivalence, ce côté sombre, ces personnages pour lesquels on ne sait pas s’il nous faut les aimer ou les détester…Yardam ne fait pas exception et je n’arrive pas à me prononcer quant à savoir si j’ai adoré ou non ce titre.

Nous entrons dans une ville,Yardam, touchée par un mal inconnu : de plus en plus de “coquilles” vides d’esprit et d’émotions déambulent en ville. Pour endiguer ce problème et trouver une solution, l’empereur décide de confiner la ville : plus personne ne pourra ni entrer ni sortir, sous peine de faire face à la garde et on ne peut pas dire qu’elle soit très patiente et compréhensive. Kazan est un voleur d’âme, il possède les voix, les capacités et les souvenirs de nombreuses personnes qui au fil du temps le rendent fou. Donc il est prêt à tout pour s’en débarrasser.
Alors qu’il cherche à s’enfuir, il remarque un couple de médecins affirmant pouvoir soigner les malades et disent l’avoir déjà fait. Entendant cela, le voleur décide de les aider à entrer pour pouvoir les manipuler et être soigné de ces voix qu’il a volées et qui lui mènent la vie dure. C’est à ce moment que les problèmes… continuent et empirent pour le voleur, le couple et l’ensemble de la ville.

(Virus et quarantaine, cela n’est pas sans rappeler les événements récents qui ont touché le monde, mais je n’épiloguerai pas là-dessus.)
À travers les chapitres, nous suivons Kazan et le couple de médecins, Feliks et Nadja. Si le lecteur s’attache très facilement au couple, il est beaucoup plus difficile de se prononcer quant au voleur. L’ambivalence de son comportement est monstrueuse, voilà le tour de force de l’auteure. On ne sait absolument pas si l’on peut se laisser attendrir par son histoire, car nous savons que forcément, à un moment, il va avoir un geste, une action qui nous poussera à le détester violemment. Le lecteur est inexorablement secoué par une tempête d’émotions, on ne sait jamais si l’on peut baisser la garde, se poser et enfin se prononcer. J’ai trouvé cet aspect particulièrement intéressant à lire, même si je ne savais plus qui suivre, ma tête ou mon cœur.

La nature humaine n’est pas épargnée dans ce roman, la capacité de l’être humain à choisir un comportement en fonction d’une situation est effrayante. Beaucoup de scènes nous forcent à y faire face : la mise en quarantaine, la rencontre du couple, les propositions du maréchal, la scène avec Jiri ou la scène finale, tout est là pour prouver aux lecteurs que l’on ne peut jamais savoir comment réagir devant de telles situations. Tout est mis en exergue : la violence, la cruauté, la méchanceté, la vengeance mais aussi parfois la gentillesse, la compassion, le pardon, rien n’échappe à la plume de l’auteure.

En bref, il est très difficile de parler de cette lecture, j’en suis ressortie rincée. La fin me laisse un peu dubitative, mais c’est généralement le cas de tous les romans de l’auteure. J’ai traversé beaucoup de choses au fil des chapitres et je ne sais toujours pas comment me positionner quant aux événements, aux choix des personnages et à leur comportement. C’est assurément un livre qui ne laissera personne indifférent.

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