Les Montagnes Hallucinées, Tome 1 & 2 de H.P. Lovecraft, illustrés par François Baranger


Les Montagnes hallucinées illustré Partie 1
de H.P. Lovecraft 

Éditions Bragelonne 

Sortie le 16 octobre 2019 
Format relié / 64 pages / 29,90 €


Les Montagnes hallucinées illustré Partie 2
de H.P. Lovecraft 

Éditions Bragelonne 

Sortie le 21er octobre 2020 
Format broché / 64 pages / 29,90 €


Présentation de l'éditeur :

Arkham, 1933. Le professeur Dyer, éminent géologue, apprend qu'une expédition scientifique partira bientôt pour l'Antarctique avec pour ambition de suivre les traces de celle qu'il avait lui-même dirigée en 1931. Dans l'espoir de dissuader cette tentative, Dyer décide de faire un récit complet des tragiques événements auxquels il survécut, cette fois sans omettre les passages qu'il avait écartés à son retour, de peur d'être pris pour un fou. 

Deux ans plus tôt, les navires affrétés par l'université Miskatonic avaient accosté le continent glacé au début de l'été austral, et le contingent de quatre professeurs et seize étudiants s'était mis aussitôt au travail. Les premiers résultats ne s'étaient pas fait attendre et le biologiste de l'expédition, le professeur Lake, était parti de son côté avec plusieurs membres de l'équipe afin de suivre une piste fossilifère prometteuse. Au bout de quelques jours à peine, il avait annoncé par radio avoir découvert de stupéfiants spécimens d'une espèce inconnue, extraordinairement ancienne, avant de cesser toute communication après une terrible tempête. Pressentant le pire, Dyer s'était porté à leur secours le jour suivant. Ce qu'il avait découvert sur place dépassait ses craintes les plus folles... 


Avis de Lauryn :

Après l’Appel de Cthulhu, Bragelonne propose une nouvelle adaptation de Lovecraft, illustrée par le très talentueux François Baranger et traduite par Arnaud Demaegd.

Les Montagnes Hallucinées se prêtent bien à cet exercice, car une bonne partie de la nouvelle se compose d’un grand nombre de descriptions de la cité découverte par Dyer en Antarctique. Il est donc très plaisant d’avoir des illustrations de cette visite oppressante d’une cité d’un autre âge, surtout lorsque l’on connaît le talent de François. Les images sont superbes, fouillées et parfois si réalistes que nous avons l’impression de contempler une photographie. C’est un réel plaisir pour les yeux, et rien que cela vaut le détour.

Côté texte, Lovecraft aime prendre son temps pour mettre en place l’indicible, et n’hésite pas à suggérer les choses plus qu’à les décrire en détails, ce qui amène le lecteur à plaindre les personnages, dont les nerfs sont mis à rude épreuve.

Mon seul regret provient de la traduction. Si c’est Maxime Le Dain, traducteur pour les éditions Sans Détour, qui a traduit l’Appel de Cthulhu, Bragelonne a choisi Arnaud Demaegd pour Les Montagnes Hallucinées, et ce n’est pas une réussite. Une relecture attentive aurait évité des boulettes comme “impuissant” à la place de “puissant”, ou des phrases bancales comme celle-ci : “Dans l’après-midi, nous entrâmes dans le détroit de McMurdo en restant au large de la rive, du côté sous le vent du Mont Erebus fumant.” Là, j’avoue que mon cerveau a buggé en essayant de comprendre la fin de la phrase. Mais le pire n’est pas là. Non, le pire, c’est l’abus des adverbes en -ment. Je n’ai rien contre, mais il faut savoir raison garder. Ici, le traducteur n’y va pas avec le dos de la cuillère, et leur emploi est si excessif qu’il y en a parfois deux à trois par phrase. Il y a même des formulations à la limite du bon français comme “une stupeur étonnement personnelle” (c’est le personnage qui raconte, donc cela fait un pléonasme). Lorsque l’on connaît le texte original, il est difficile de comprendre ce choix que rien ne justifie, et j’ai pu comparer avec mon édition intégrale parue aux éditions Robert Laffont en 1991, qui est très différente (exemple ci-dessous). Bref, cela m’a gâché un peu ma lecture, mais je n’achetai pas cette édition pour cela. Je voulais juste les illustrations ! D’ailleurs, si j’avais su qu’une édition anglaise était prévue (les pré-commandes du tome 1 sont en cours), j’aurais attendu. Cela m’a au moins permis de redécouvrir les textes de Lovecraft dans leur édition originale.

Traduction Bragelonne :

Six heures plus tard, un deuxième message particulièrement enthousiaste nous apprit qu’un travail particulièrement acharné avait permis de creuser un puits peu profond par fusion et de le dynamiter…

Traduction Robert Laffont :

Six heures après, un second appel enthousiaste racontait la fiévreuse activité de castor pour creuser et miner un puits peu profond…

Texte original :

Six hours after that a second and very excited message told of the franfic, beaver-like work whereby a shallow shaft had been sunk and blasted…

Donc, si vous souhaitez profiter surtout des illustrations, foncez, mais si la qualité du texte vous importe, vous voilà prévenus ! D’autres projets du même type sont prévus, et rien que pour les illustrations de François, je compte bien les acheter (mais peut-être en anglais, du coup…).


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