Le grand jeu de Benjamin Lupu



Le Grand Jeu
de Benjamin Lupu

Éditions Bragelonne

Sortie le 3 février 2021
Format broché / 360 pages / 25 €


Présentation de l'éditeur :

1885, Constantinople.

Le tsar est tombé depuis 60 ans et une nouvelle puissance s'est levée à l'est. Le Nouvel Empire russe est devenu la première dictature industrielle. Ses dirigeables géants, ses chars et ses exosquelettes à vapeur ont assis sa domination face à l'Alliance de l'Ouest. L'Empire ottoman survit dans une fragile neutralité et sa capitale est le théâtre d'un jeu d'espions sanglant.

Martina Krelinkova, aventurière et monte-en-l'air, débarque à Constantinople avec une réputation sulfureuse alors que le Primat Imperator russe s'apprête à restituer au sultan un diamant légendaire : le Shah. À peine arrivée, elle découvre que sa sœur a mystérieusement disparu.

Tandis qu'un jeu du chat et de la souris s'enclenche à un rythme effréné, les obstacles se multiplient pour la voleuse. Parviendra-t-elle à retrouver sa sœur et à s'emparer du Shah, tout en mettant au jour les sombres intrigues du Grand Jeu ?


Avis de Lauryn :

Benjamin Lupu a choisi de situer son intrigue à Constantinople, en prenant soin de bouleverser l’échiquier politique et de mettre en avant le côté steampunk avec des machines dont la sophistication a bouleversé l’équilibre des forces dans le monde. C’est très dépaysant, bien traité et joliment décrit, ce qui constitue un excellent point de départ.

L’histoire, en elle-même, n’a rien de très original. Martina, voleuse hors pair, rentre chez elle après avoir réussi un coup de maître à Paris. Si elle est heureuse de revoir sa sœur, elle est surtout là pour voler un énorme diamant : le Shah. Aidée par ses deux acolytes, elle espère bien que ce sera le point d’orgue de sa carrière. Bien entendu, la situation se complique vite avec un panier de crabes politique particulièrement explosif et la mystérieuse disparition de sa sœur. Rien de compliqué, donc, mais une histoire bien menée, rythmée et sympathique qui donne envie de tourner les pages pour en connaître le dénouement. Après tout, parfois, on n’en demande pas plus à un roman et, ces jours-ci, j’avoue que j’ai un net penchant pour les histoires sans aucune prise de tête. J’ai apprécié cet instant d’aventure épique, grâce à ce côté très distrayant. J’ai eu souvent l’impression de me retrouver devant un film, surtout lors des scènes d’action, et c’était plutôt agréable. Je ne dirai pas que j’ai vibré dans les moments de tension, il manquait un petit quelque chose du côté des personnages pour cela, mais l’ensemble demeure agréable.

Côté personnages, Martina occupe une place importante et j’ai parfois regretté que ses deux amis ne soient pas mis plus en avant, même si leurs différences de caractères et leurs histoires personnelles ne sont pas dénuées d’intérêt. En fait, ils sont à peine plus développés que certains personnages secondaires de l’intrigue, et c’est un peu dommage. De ce point de vue, j’aurai préféré un autre traitement, avec plus de profondeur et d’enrichissement pour ces deux-là.

Le style de l’auteur colle bien à ce concept de roman d’aventure et les dialogues correspondent à ce que l’on attend d’une époque comme celle-ci. Quelques mots bien choisis sont là pour nous rappeler que nous sommes à Constantinople, mais sans excès, ce qui aurait pu alourdir l’ensemble. J’ai trouvé cela juste et bien dosé. L’ensemble est dynamique et sert à merveille les différents événements de l’histoire, qu’ils soient dramatiques ou plus posés. La fin, malheureusement, se voit venir à des kilomètres et il n’y a aucune surprise, aucun suspens. Pourtant, l’auteur avait placé des éléments susceptibles de lui donner un peu plus de piquant, ce que j’ai regretté.

Si vous souhaitez lire un roman steampunk d’aventures sans prise de tête et agréable à lire, je vous conseille celui-ci. Ce n’est peut-être pas un chef-d'œuvre, mais il vous fera voyager et découvrir le steampunk sous un autre angle.




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