La Ville sans vent
Livre 1
d'Éléonore Devillepoix
Éditions Le Livre de poche
Sortie le 5 octobre 2022
Format poche / 544 pages / 8,90 €
Éditions Le Livre de poche
Sortie le 5 octobre 2022
Format poche / 544 pages / 8,90 €
Présentation de l'éditeur :
À dix-neuf ans, Lastyanax termine sa formation de mage et s’attend à devoir gravir un à un les échelons du pouvoir, quand le mystérieux meurtre de son mentor le propulse au plus haut niveau d’Hyperborée.
Son chemin, semé d’embûches politiques, va croiser celui d'Arka, une jeune guerrière à peine arrivée en ville et dotée d’un certain talent pour se sortir de situations périlleuses. Ça tombe bien, elle a tendance à les déclencher...
Lui recherche l’assassin de son maître, elle le père qu’elle n’a jamais connu. Lui a un avenir. Elle un passé.
Pour déjouer les complots qui menacent la ville sans vent, ils vont devoir s’apprivoiser.
L'avis de Tan :
Que dire ? À part « coup de cœur » ?
La Ville sans vent, c’est d’abord un univers riche, très bien construit, très visuel. Hyperborée est un monde sous cloche, figé dans le temps ; rien n’y bouge puisqu’il n’y a pas de vent, qu'il soit de révolte ou pour brasser l'air. Le pouvoir en place veut rester en place, la hiérarchie se doit d’être respectée et les choses sont ainsi et pas autrement. Les pauvres en bas, les riches tout en haut. Les déchets et l’eau croupie pour les premiers, la lumière, l’air pur et la végétation pour les seconds. Entre les deux, chacun est à sa place et les transfuges de classe sont rares. Les femmes qui réussissent à atteindre le sommet encore plus. Mais bien sûr, tout ça va bouger, sinon il n’y aurait pas d’histoire.
Le début demande un peu de persévérance pour acquérir les codes de ce nouveau monde, mais en quelques chapitres, l’immersion est totale et les personnages prennent vie et entraînent le lecteur derrière eux. Entre Lastyanax, mage âpre sur les bords mais pas vraiment méchant, et Arka, jeune fille brute de décoffrage, filoute et très intelligente, c’est une sacré équipe qui va se former et surtout une belle amitié qui va naître. D’ailleurs, le courant d’air, c’est Arka qui le représente. Ce n’est pas un hasard si elle file à toute vitesse tout le temps, soit sur son fier destrier, soit sur le dos d’une tortue, soit dans les airs.
La Ville sans vent, c’est ensuite une plume extraordinaire. Éléonore Devillepoix sait écrire. Mais vraiment bien écrire. Pour preuve certains passages descriptifs qui sont dynamisés par la mise en mouvement du personnage qui traverse la scène tout en la présentant au lecteur en même temps qu’il la découvre. C’est rudement efficace. L’autrice a su également construire une intrigue très complexe sans perdre le lecteur à aucun moment. Elle l’amène là où elle veut pour mieux lui retourner le cerveau d’un coup. Et c’est savoureux. On voit venir des choses, mais elle a toujours un coup d’avance. Voilà sans doute pourquoi cette histoire séduit autant les jeunes que les moins jeunes. Elle ne fait pas non plus de concessions ni sur certains passages qui sont durs et violents, ni sur le vocabulaire qui est recherché et sans notes de bas de page pour l’expliquer. C’est un pari plutôt réussi et ça contribue aussi à la richesse de ce titre.
La plume est entraînante, les personnages sont attachants, l’enquête se tient de bout en bout, les retournements de situation tombent toujours à point nommé et la fin donne envie d’ouvrir la suite dans la foulée. En plus, c’est une duologie déjà disponible en rayon. Que demander de plus ?
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