Le Maître du Haut Château

Le maître du Haut Château
De Philip K. Dick

Éditions J'ai Lu 
Collection Nouveaux Millénaires


Sortie le 15 février 2012
374 pages / 18€



Présentation de l'éditeur :

1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés ; le Reich et l'Empire du Soleil levant se partagent le monde.
Vingt ans plus tard, dans les Etats-Pacifiques d'Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L'occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. A San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, grand amateur de culture américaine d'avant-guerre, dénichent chez lui d'authentiques merveilles. D'ailleurs, que pourrait-il offrir à M. Baynes, venu spécialement de Suède pour conclure un contrat commercial avec lui ? Seul le Yi King le sait. Tandis qu'un autre livre, qu'on s'échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la Seconde Guerre mondiale.


L'avis d'Heclea :

Philip K. Dick fait partie des poids-lourds de la Science-Fiction, de ceux qui peuvent être cités aussi bien par leurs plus grands fans que par ceux qui n’arrivent pas à accrocher. Que l’on aime ou pas, difficile de ne pas reconnaître à ce monsieur une imagination et une plume particulières.

Le Maître du Haut-Château est exactement le genre de livre que l’on adore ou que l’on déteste. En effet, il est difficile de rester indifférent à cette histoire qui peut paraître décousue ou spéciale d’un côté, mais aussi passionnante et addictive de l’autre.

L’idée de départ, ce monde où l’Allemagne et le Japon auraient gagné la seconde Guerre Mondiale est décrit avec une précision et des exemples qui pourraient faire douter de l’Histoire. Difficile dans un tel cas de ne pas réellement imaginer les conséquences d’un tel évènement et surtout de ne pas se prendre à l’aventure que nous offre l’auteur.

Les caractères, croyances et habitudes des personnages reflètent leurs origines, montrant les différences flagrantes de culture entre américains, japonais ou allemands. Tout cela pose une ambiance à part, parfois gênante, mais parfaitement adaptée au contexte.

Le fil conducteur du Poids de la sauterelle (simple livre dans le livre mais personnage à part entière du roman) offre un contre-point inattendu à l’intrigue de départ, Philip K. Dick y travaillant l’uchronie dans l’uchronie, jusqu’à la révélation finale, inattendue et point d’orgue d’une histoire où chaque détail est pensé avec précision et dans un tout plus global.

Au final, une simple chose à retenir pour passer un bon moment dans cette uchronie particulière : accepter de se laisser porter, d’être embarqué dans plusieurs intrigues imbriquées, sans forcément tout comprendre, sans forcément savoir où l’on va, mais juste pour le plaisir d’un voyage inhabituel dans un univers aux codes différents.

Et pour les fans de la première heure, la nouvelle version éditée chez J’ai Lu offre un supplément intéressant avec l’Avant, mais surtout l’Après Haut-Château, ce dernier étant présenté sous la forme de deux chapitres d’une potentielle suite, réfléchie dix ans plus tard, mais finalement jamais aboutie.

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