Autoportrait en chevreuil de Victor Pouchet


Autoportrait en chevreuil
de Victor Pouchet

Editions Le Livre de poche

Sortie le 21 septembre 2022
Format poche / 192 pages / 7,20 €


Présentation de l’éditeur :

Avril s’inquiète pour Elias. Elle l’aime, mais il est si secret, si étrange parfois. Craintif, aussi. Elle voudrait comprendre ce qui le tourmente, ce qui l’empêche de vivre pleinement. Mais comment Elias pourrait-il lui confier ce qu’a été son enfance ? Pas facile, dans un petit village, d’être le fils du « fou ». De celui qui se dit magnétiseur, médium ou même paradoxologue, et qui fait subir à sa famille la tyrannie de ses discours et de ses délires. L’amour d’Avril suffira-t-il pour qu’Elias échappe à cette enfance abîmée ?

Avis de Idrilhirith :


Ce livre est un ovni, un inclassable dans ma bibliothèque. C’est un peu de la tranche de vie, un peu du parcours initiatique, un peu de la fable, un peu de tout en fait. Ce récit pousse à la réflexion et le récit a une certaine poésie en contraste total avec l’enfance qui y est relatée.

L’histoire se divise en trois parties.

La première est du point de vue de Elias et elle occupe à peu près les trois-quarts du livre. On navigue sans heurt entre présent et passé. Nous essayons de comprendre son comportement ainsi que sa résilience qui, avec l’éducation qu’il a reçu tient plus de la torture. Mais le récit se fait tout en nuance ce qui m’a permis d’avoir beaucoup de recul sur l’histoire. On lit cette partie comme on regarde un film, en spectateur qui ne peut détacher les yeux de l’écran, du livre. Le huis clos familial interroge, intrigue, j’ai cherché à comprendre ce qui ne peut être compris que par les personnages qui ont vécu les faits.

La deuxième partie est du point de vue d’Avril, la compagne d’Elias. Avec elle, on change de style de récit. Son histoire est sous forme de journal intime qui commence par sa rencontre avec Elias. On suit l’évolution de leur couple. J’ai trouvé Avril particulière dans sa façon de penser, de rédiger son journal, certaines phrases étant presque sous la forme d’un télégramme. Je l’ai malgré tout appréciée, et j’ai très vite trouvé qu’elle correspondait bien à Elias, comme les deux pièces manquantes d’un puzzle qui se retrouvent enfin. La dynamique change avec elle mais la poésie reste.

La troisième partie est le récit de l’enfance d’Elias narré par son père. On a enfin quelques explications sans toutes les avoir, mais ce passage éclaire l'intégralité du livre d’un jour nouveau et le lecteur parvient enfin à comprendre certaines choses, pas toutes. Mais peut-on comprendre l’intégralité d’une vie qu’on on lit celle-ci ou qu’elle nous est comptée par la personne qui a vécu les évènements ?

Ce récit est une interrogation constante, teinté d’une poésie et un certain spleen qui plaît ou ne plaît pas. Personnellement l’histoire m’a touchée, j’ai aimé lire ce livre mais je sais pertinemment qu’il n’est pas à mettre dans toutes les mains. Il n’y a pas de juste milieu avec Autoportrait en chevreuil, soit on accroche, soit on n’accroche pas.

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