Série TV : Anne avec un E

Série

Anne avec un E



Showrunner & Ep :
Moira Walley-Beckett

Acteurs : 
Amybeth McNulty : Anne Shirley
Geraldine James : Marilla Cuthbert
R. H. Thomson : Matthew Cuthbert
Lucas Jade Zumann : Gilbert Blythe
Dalila Bela : Diana Barry

Synopsis : 
En 1890, une adolescente, maltraitée en orphelinat et par des familles d'accueil, atterrit par erreur dans le foyer d'une vieille dame et de son frère. Avec le temps, Anne, 13 ans, va illuminer leur vie grâce à son esprit fantasque, sa vive intelligence et son imagination débordante.

Une adaptation du livre de Lucy Maud Montgomery, Anne... la maison aux pignons verts.


Avis de Cassiopée :

Bien que très sceptique au départ par cette nouvelle adaptation de la saga littéraire de Lucy Maud Montgomery, j'en suis ressortie plus qu'heureuse et avec un gros coup de cœur. 

Résultat de recherche d'images pour "anne.. la maison aux pignons verts roman"

Le roman Anne... La maison aux Pignons Verts a été écrit au Canada. C'est un grand classique littéraire, un petit bijou d'optimisme qui était en avance sur son temps, il a été écrit en 1908.
Il a d'abord été adapté en téléfilm, brillamment réalisé, très fidèle aux livres, avec des acteurs talentueux : Le bonheur au bout du chemin (VO : Anne of Green Gables). Ensuite, il y a eu une série télévisée spin off : Les contes d'Avonlea (VO : Road to Avonlea). Encore une fois ce fut un succès. Il y a eu d'autres adaptations, moins connues, mais rien de récent. 

Image associéeRésultat de recherche d'images pour "road to avonlea"

Voilà que 35 ans après le film et 24 ans après la série spin off, on nous propose une nouvelle série télévisée. Déjà amplement satisfait par ces précédentes adaptations, les fans avaient de quoi avoir peur et pouvaient se demander ce qui pourrait être fait de plus.

C'était un pari risqué et qui, au final, a totalement fonctionné avec moi. Le problème pour les fans, a été que la série ne tient du livre que par le nom des personnages et de l'intrigue de départ. L'histoire en elle-même s'éloigne complètement de celle d'origine et prend beaucoup de libertés. Ainsi, si on commence Anne avec E dans l'idée de nous replonger dans l'histoire écrite il y a plus de 100 ans par Lucy Maud Montgomery, on va vite déchanter...
Après une première saison laborieuse, j'ai eu la chance de réussir à dissocier le livre de la nouvelle série, et j'en suis tombée amoureuse.

L'histoire de départ est la même que pour celle de Anne of Green Gables. Un frère et une sœur, Matthew et Marilla Cuthbert, vivant à Avonlea sur l'île du Prince Edouard au Canada, souhaitent adopter un garçon pour les aider à la ferme. Mais lorsque Matthew arrive à la gare pour récupérer l'enfant, il tombe sur une petite fille rousse qui n'a pas la langue dans sa poche, Anne. Cette enfant va changer leur vie et va leur apporter quelque chose quelque chose qui leur manquait sans qu’ils n’en aient conscience.



À partir de là, la série Anne avec E, prend une autre direction. Et si on arrête là la comparaison, on peut dire que Moira Walley-Beckett a fait du très bon travail. Elle a fait le choix de changer beaucoup, beaucoup de choses, ce qui peut hérisser le poil des amoureux de Anne Shirley et de Gilbert Blythe. Toutefois, si on aborde la série TV en la considérant comme une adaptation libre du roman, mieux encore comme une série complètement à part, qui n'a rien à voir, on obtient une série de qualité, aux messages profonds et actuels.


Le personnage d'Anne est un personnage fort, positif, passionné, intelligent. Sa résilience face à l'adversité,  mais aussi ses amis, sa famille, son imagination font d'Anne un personnage extrêmement attachant. L'actrice qui l’interprète a été bien choisie. Il a été dit qu'il ont vu 1889 actrices avant de choisir Amybeth McNulty.
Mais on ne peut aussi qu'admirer le talent des autres acteurs. Leur jeu, leur complicité nous font nous plonger dans la vie des habitants de ce petit village d'Avonlea et on souhaite pouvoir les accompagner et vivre nous aussi sur cette belle île qu'est l'île du Prince Edouard.
Pour l'anecdote, on retrouve notamment dans le casting, R. H. Thomson, un des personnages des Contes d'Avonlea : Japser Dale qui interprète aujourd'hui Matthew Cuthbert.





Moira Walley-Beckett a réussi à faire une série télévisée magnifique visuellement, touchante et qui aborde de nombreux sujets tel que l'homosexualité, la place de la femme dans la société, la liberté d'expression, le racisme, l'esclavage, l'adoption et la notion d'appartenance, les amérindiens et les actions de l'état canadien envers eux, etc.

Les thématiques sont fortes et très bien traitées. Ils n'ont pas enjolivé les choses du fait que c'est une série familiale. Ils montrent les choses comme elles étaient (et parfois le sont encore). Ce sont des sujets qui sont encore très actuels et on sent que ça tenait à cœur aux scénaristes et à la showrunner d'aborder ces sujets.
Je dois dire que c'est une des choses que j'ai préféré dans la série : réussir à allier le XXème et XXIème siècle en une série passionnante et rayonnante mais aussi profonde.

Résultat de recherche d'images pour "anne avec un E"


Chaque saison met à l’honneur une grande thématique. La première aborde le féminisme, la seconde le racisme et la troisième les peuples amérindiens. Ce ne sont pas les seules thématiques abordées, simplement les plus souvent mentionnées, le fil conducteur de chaque saison. 




C'est la saison 3 qui m'a le plus marquée avec l'intrigue sur les Mi'kmaq. Je connaissais déjà le sombre passé du Canada envers les peuples indigènes. J'ai eu la chance de visiter le musée de la civilisation à Ottawa où ils abordent la question de ces institutions où les enfants, qui après avoir été enlevés à leurs parents, étaient ensuite maltraités, violentés, parfois même violés et tués, et ce dans le but d'effacer leur identité, d'assimiler des peuples entiers et les faire disparaître.

Image associée

Aborder ce sujet assez méconnu mais pas si lointain, la dernière école de ce genre ayant fermé en 1996, est très important pour le pays et surtout pour ces peuples qui ont subi de telles tortures.
Les producteurs ont choisi des acteurs amérindiens pour ces rôles. Ils ont pris à cœur d'aborder le sujet de manière intelligente en respectant les peuples, leurs traditions, en les consultants pour être le plus fidèle possible. Leur travail est admirable.
Travail qui malheureusement a été gâché avec l'annulation de la série et qui ne verra donc pas le dénouement de l'histoire de Ka’kwet’s, l'amie Mi'kmaq d’Anne, dans une 4ème saison...


Image associée


Malgré l'annulation de la série au bout de seulement trois saisons, Moira Walley-Beckett a réussi à terminer chaque intrigue en cours ou du moins à leur apporter une certaine conclusion. Ainsi on termine la saison 3 pas entièrement frustré. On l'est quand même un peu car on sent que la showrunner avait encore des choses à dire notamment avec le handicap (introduction d'un personnage sourd qui parle la langue des signes) et l'histoire de Ka’kwet’s.
Il est fort dommage que la série ait été annulée, mais cela ne doit pas vous empêcher de la regarder, elle est à dévorer que vous soyez grand ou petit. Son message est beau et fort et vous encouragera probablement à en découvrir davantage sur le Canada et l'oeuvre de Lucy Maud Montgomery.
Il faut juste se rappeler de se détacher de l'oeuvre de départ et prendre la série comme un élément à part, et ainsi, vous pourrez profiter d'un petit bijou télévisé.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Webzine