Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu de Karim Berrouka



Celle qui n'avait pas peur de Cthulhu
de Karim Berrouka

Éditions ActuSF

Sortie le 15 mars 2018
Format broché / 344 pages / 18 €


Présentation de l'éditeur :

Qu’est-ce qui est vert, pèse 120 000 tonnes, pue la vase, n’a pas vu le ciel bleu depuis quarante siècles et s’apprête à dévaster le monde ?
Ingrid n’en a aucune idée.
Et elle s’en fout.
Autant dire que lorsque des hurluberlus lui annoncent qu’elle est le Centre du pentacle et que la résurrection de Cthulhu est proche, ça la laisse de marbre.
Jusqu’à ce que les entités cosmiques frappent à sa porte...

Après avoir réalisé une étude sociologique des fées (Fées, weed et guillotines, prix Elbakin.net) et converti les zombies au pogo (Le Club des punks contre l’apocalypse zombie, prix Julia Verlanger), Karim Berrouka revient pour relever un terrible défi : convaincre Ingrid d’aller éclater du Grand Ancien pour sauver l’humanité.

Avis de Lauryn :

J’avais lu beaucoup d’avis positifs sur ce roman, volontiers qualifié “d’OVNI” ou de bouquin “déjanté”. Comme il traite, d’une certaine manière, de l’œuvre incontournable de Lovecraft (Cthulhu), j’étais doublement tentée. Malheureusement, je ressors de ma lecture un poil déçue.

Le pitch fait pourtant saliver : Ingrid, jeune femme au caractère bien trempé, se retrouve du jour au lendemain catapultée dans une guerre où les Grands Anciens tiennent un rôle prépondérant. Désignée “centre du pentacle” par son jour et son heure de naissance, Ingrid doit participer au Jugement, qui décidera de la résurgence - ou de la destruction - de Cthulhu. Rien que ça. À ses côtés, un ex-amant plutôt bizarre, un passionné de Lovecraft qui ne l’est pas moins et cinq factions dont les membres, particulièrement barrés, doivent eux aussi émettre un jugement sur l’avenir de Cthulhu… et de l’humanité. Parce qu’il faut le dire tout net : si la bestiole se réveille, il va massacrer tous les humains.
Ingrid, plutôt curieuse et ouverte d’esprit, va vite se laisser entraîner dans cette histoire rocambolesque, sans se laisser envahir par un scepticisme pourtant naturel. Si le lecteur peut trouver ça un poil facile, la chose est suffisamment bien amenée pour qu’on se dise : pourquoi pas ? Et, de toute manière, Ingrid ne tarde pas à avoir des preuves que non, nous ne sommes même pas seuls sur Terre. Alors ailleurs…

Bref, la voici lancée à fond dans l’aventure avec, dès le début du roman, la rencontre de quatre des cinq factions qui vont participer au sort de l’humanité. Et c’est là que le bât blesse, du moins pour moi. Le début est plein de verve, le lecteur sent bien l’humour, la gouaille de l’auteur, mais la rencontre avec les factions n’est qu’une succession de dialogues où leurs membres, définitivement timbrés, partent dans des élucubrations interminables que j’ai fini par passer en lecture rapide. Je n’ai pas voulu m’arrêter à ça, et j’ai bien fait, pourtant il s’en est fallu de peu.
En effet, après ce long passage pénible, l’auteur revient à un récit plus dynamique et, même s’il y a moins d’humour là aussi, le lecteur est davantage pris par l’histoire, car tout se met en place pour le grand final, le Jugement. La fin, très réussie, est certainement un des meilleurs atouts du roman, avec le style narratif qui colle bien au récit. Côté personnages, j’ai été un peu déçue par l’ex d’Ingrid, dont on apprend que peu de choses, si ce n’est qu’il n’a rien à faire à notre époque. J’aurais aimé en savoir davantage à son sujet. Ingrid est, elle, bien développée, et même si on ne sait rien de sa famille ou de son passé, elle occupe bien l’espace.
Ce livre est donc une sympathique découverte, avec de bons moments, mais il vaut mieux connaître un minimum les œuvres de Lovecraft pour le lire, sinon les divers noms tirés des romans et nouvelles risquent de vite vous perdre.

J’ai regretté la présence de coquilles (mots en double, mots manquants et mots mal choisis), trop nombreuses à mon goût.


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