La vallée du Renard de Charlotte Link


La vallée du Renard
de Charlotte Link

Éditions J'ai lu

Sortie le 13 avril 2016
Format broché / 510 pages / 8,40 €



Présentation de l'éditeur :

Lorsque Matthew Willard retourne à sa voiture après une promenade, sa femme Vanessa, qui l'attendait à l'intérieur, a disparu. Son ravisseur, Ryan Lee, l'a enfermée dans une malle et cachée dans une grotte, avec de l'eau et de la nourriture pour une semaine. Mais son passé de petite frappe le rattrape au plus mauvais moment et il écope de quatre ans de prison, abandonnant aussi sa victime à son triste sort. Près de trois ans plus tard, l'histoire semble se répéter. Une autre femme disparaît dans des circonstances mystérieuses. La police n'a aucune piste. Ryan, récemment libéré, n'a jamais révélé son secret. Mais cette fois-ci, il semble que ce soit dans son entourage que sont choisies les victimes...


L'avis de Lila:

Un enfant, Ryan, découvre une grotte cachée au fond d'une forêt. Il en fait son repaire. Quelques années plus tard, alors adulte et endetté jusqu'au cou auprès d'un truand local, il décide de se lancer dans un kidnapping qui, il l'espère, lui permettra d'obtenir rapidement l'argent nécessaire. Il enlève une femme au hasard, Vanessa Willard, et l'emprisonne dans la grotte découverte enfant.
Mais rien ne tourne comme prévu : avant même d'avoir eu le temps de faire une demande de rançon auprès du mari de Vanessa, Matthew, il est arrêté par la police pour d'autres méfaits et se retrouve en prison. Il y restera plusieurs années, sans jamais avouer le kidnapping ni se préoccuper de ce qu'il a bien pu advenir de Vanessa. Il choisit tout simplement d'oublier ce qu'il a fait.
Lorsque Ryan sort de prison, des événements inquiétants se multiplient dans son entourage et semblent avoir un lien direct avec la disparition de Vanessa, qui n'a jamais été retrouvée.

Le pitch de départ est classique, mais efficace et prometteur. Pourtant, malgré ses très bonnes idées, l'auteur ne parvient jamais à insuffler suffisamment de tension dans son roman pour maintenir le lecteur captivé.

La narration multiplie les points de vue, et si certains sont intéressants, comme le fait de donner la parole très régulièrement à Ryan, un escroc pitoyable et peu sympathique, on finit par se noyer dans le trop grand nombre de protagonistes (dont certains plutôt barbants). Il faut dire que l'auteur prend des chemins longs et tortueux pour amener des éléments qui ne sont même pas franchement nécessaires. La moindre personne croisée dans le roman a le droit à son très long chapitre qui n'épargne aucun détail de son quotidien et de ses pensées. Souvent pour arriver à un fait qui aurait pu être résumé en trois lignes, d'autant plus que le personnage en question ne reviendra plus après. C'est lassant.

Il y a tout de même une bonne dose de suspense autour du sort de Vanessa : est-elle morte de faim et de froid prisonnière dans la grotte, ou a-t-elle pu s'échapper ? De même, qui harcèle à présent l'entourage de Ryan ?
Malheureusement, ces questions (et leurs réponses) ne parviennent pas à sauver le roman, trop long et trop fouillis.

L'auteur maîtrise sa plume, elle pousse loin la psychologie de ses personnages et elle a visiblement à cœur de bien faire. Elle prend le temps de planter chaque décor et de nous présenter chaque protagoniste. Mais à trop vouloir tout raconter, décrire, expliquer, elle ralentit le rythme du roman, ennuie le lecteur et gâche l'intrigue.

Ce roman propose une histoire très intéressante et quelques personnages intrigants, mais force est de constater qu'on ne s'attache à aucun d'eux, pas plus qu'on ne s'y intéresse. A la fin de ces 511 pages de lecture laborieuse, difficile de ne pas constater que le roman aurait pu être coupé de moitié sans rien perdre à l'intrigue. Pire encore, au moment de la conclusion, on se dit : tout ça pour ça ?


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