Basse-Fosse, Tome 1 : Le Baiser du rasoir de Daniel Polansky

      Basse-Fosse, 
Tome 1 : Le Baiser du rasoir
     de Daniel Polansky 

Editions Bragelonne
Collection Fantasy
                
Sortie le 20 janvier 2012
Format broché / 384 pages / 20 €


Présentation de l'éditeur :

Bienvenue à Basse-Fosse. Les rues résonnent des cris des poissonnières et des hurlements des marchands dévalisés. Ici, quand quelqu'un disparaît, on ne le retrouve jamais. Prévôt est un ancien soldat au passé sanglant qui a le don de s'attirer des ennuis. Quand des enfants étrangement mutilés sont découverts en ville, c est bien plus que des ennuis qui attendent Prévôt. Car il est le seul à pouvoir arrêter l'assassin. À condition que ce dernier ne l'arrête pas en premier... 

Avis d'Asmodée

Périlleuse et trépidante, que l'intrigue de ce premier tome de la série Basse-Fosse. Le Baiser du rasoir parvient à happer le lecteur dès les premières pages pour l'immerger dans les dédales d'une ville haute en couleurs, sordide par nombre d'aspects, mais qui n'en oublie pas cependant de conserver une certaine humanité. Basse-Fosse se présente comme un environnement urbain façonné dans le plus pur esprit du genre fantasy. La cité se voit découpée en quartiers populaires ou glauques, parfois plus cossus, qui vont servir de terrain de chasse au personnage de Prévôt, le narrateur. Ce dernier est l'archétype parfait de l'antihéros entraîné dans une sale affaire matinée d'action et d'enquête. Une descente aux enfers qui s'inscrit dans la tradition des polars, avec cependant une grande dose d'originalité.

Les aventures de ce bourlingueur déchu, ancien soldat puis agent au service de la Couronne, nous amènent à découvrir un homme bourru qui n'en respecte pas moins certaines règles et principes. Aujourd'hui réduit au simple rang de revendeur de drogues qui trempe dans diverses magouilles, l'histoire contraint notre héros à côtoyer une galerie de protagonistes douteux et patibulaires, aussi bien de pauvre condition qu'issus de la noblesse. Qui est Prévôt ? Comment ce vétéran est-il devenu un pareil marginal ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles va répondre le roman de Daniel Polansky, en parallèle à l'intrigue principale.

On se trouve ici en présence d'une œuvre écrite de main de maître par un auteur inspiré. Avec Le Baiser du rasoir, la plume de Polansky crée de toutes pièces un univers dense comportant sa propre géographie, un passé historique, un vocabulaire… Le récit se veut sombre, pessimiste. Prévôt constitue à lui seul un personnage attachant, bien qu'ambigu et non exempt de démons intérieurs. Il est entouré par un petit cercle de personnages secondaires tel qu'Adolphus, un tavernier au grand cœur, de l'épouse de celui-ci, et de Pinson, un garçon des rues qui souhaite entrer à son service. Côté cœur, Célia, une apprentie mage, ne laisse pas le fin limier indifférent. Mais dans la vie de Prévôt, la simplicité ne semble décidément pas de mise...

Les dialogues du roman sont vivants et pêchus, plein d'esprit, donc forcément savoureux. L'une des grandes prouesses de Polansky est de rendre crédible un univers imaginaire, par le prisme de Prévôt. La mission confiée à ce dernier le lance sur les traces d'un mystérieux tueur d'enfants. Une enquête qui s'avère haletante et riche en rebondissements jusque dans les dernières pages. L'ennui n'a ici aucunement sa place. Coupe-jarrets, créatures surgies du néant, magie, duels… la suspicion et le danger arborent les visages les plus inattendus. On tourne avec regret la dernière page de ce premier tome de Basse-Fosse, avec pour perspective une terrible attente pour connaître la suite. Preuve que Le Baiser du rasoir est un digne représentant du roman fantasy.



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