La Lignée de Guillermo Del Toro

La Lignée
 de Guillermo Del Toro et Chuck Hogan

Editions Pocket

Sortie le 7 octobre 2010


Présentation de l'éditeur :


Depuis son atterrissage à l’aéroport JFK à New York, un avion en provenance de Berlin ne répond plus à la tour de contrôle. Le spectacle qu’Ephraïm et son équipe d’épidémiologistes découvrent à bord a de quoi glacer le sang : tous les passagers sauf quatre sont morts, en
apparence paisiblement. Ont-ils été victimes d’un attentat au gaz ?
D’une bactérie foudroyante ? Lorsque, le soir même, deux cents cadavres disparaissent des morgues de la ville, Ephraïm comprend qu’une menace sans précédent plane sur New York. Lui et un petit groupe décident de s’organiser. Pas seulement pour sauver leurs proches. C’est la survie de l’humanité entière qui est en jeu...


Avis de MiniCed :

Ephraïm Goodweather est un épidémiologiste sur le point de perdre ce qu'il lui reste, son fils Zack dont la garde risque bien d'être accordée à son ex-femme Kelly. Alors qu'il joue avec lui à la console, il ne se doute pas qu'un vol provenant de Berlin (un 777, nouveau modèle mis en circulation depuis peu) est en train d'atterrir sur les pistes du JFK et que, cet avion va changer sa vie et celle de l'humanité.
En effet, depuis son atterrissage qui s'est très bien passé, le 777 garde le silence radio et personne à bord ne semble réagir. Le pilote ne répond plus, les passagers ne descendent pas de l'appareil, les stores sont baissés, les lumières du cockpit son éteintes. L'avion semble... mort.
Lorsqu'ils arrivent enfin à pénétrer à bord de l'engin, c'est l'horreur. Tous les passagers et l'équipage semblent morts. Et bien qu'il soit tenté de ne pas répondre aux appels du CDC (où il travaille) Ephraïm se rend sur place avec son équipe du projet Canari qui sert d'éclaireur pour déceler des produits toxiques, de la même façon que les mineurs utilisaient un canari avant de descendre dans l'abime.
Alors que Eph et Nora (sa collègue avec qui il a eu une aventure jadis) inspectent l'avion et les cadavres, l'un d'eux se réveille. Très vite, on découvre qu'il y a 4 survivants à bord emmenés aussitôt à l'hôpital.
Dans l'appareil, on découvre une multitude de choses anormales. La première étant un bagage non arrimé... une énorme caisse noire, une vraie antiquité, remplie de terre. Dans le 777, ce sont des tâches ressemblant à de la fiente visible à la lumière noire qui vont remplir la tête des épidémiologistes de questions, puis cette odeur d'ammoniaque qui vient s'ajouter à la liste.
Pour finir avec les bizarreries, lors des autopsies des victimes, on relève beaucoup d'anomalies anatomiques. Des tumeurs ont littéralement fusionnées avec les organes des victimes.

Au départ, le livre semble lent à démarrer. Vraiment lent. Puis, on prend conscience que c'est le rythme général qui l'est. Chose qui peut réellement rebuter certains lecteurs, qui, malheureusement passeraient à côté d'un véritable petit bijou. Personnages attachants, intrigue captivante, idées originales, art de la mise en scène. Voyons ça point par point.
Les personnages sont nombreux, peut-être trop nombreux d'ailleurs. C'est là un autre point qui peut troubler. On y suit évidemment Ephraïm et d'autres « gentils » mais on suit également les survivants du vol, d'autres contaminés, un riche vieillard... Bref, ils sont nombreux. Tous ont leur intérêt direct ou indirect dans l'histoire. Les contaminés sont là pour nous montrer que la fin approche, d'autres ont un lien direct avec les événements. Mais avec tous ces personnages, on se perd un peu, surtout au niveau des survivants et des contaminés.
Cela dit, on trouve une très belle palette de personnages très attachants. On retient surtout Abraham Setrakian. Un clin d'œil évident à Abraham Van Helsing puisqu'il a plus ou moins le même rôle que le personnage inventé par Stoker dans Dracula.
Il est difficile de parler des personnages sans trop dévoiler l'intrigue, la faute au rythme (encore), alors passons sur eux pour arriver au style des auteurs et à la mise en place de l'histoire. Car ne l'oublions pas, les auteurs sont des noms ! Guillermo Del Toro et Chuck Hogan nous offrent ici un récit qui avance, certes, lentement, mais qui nous captive de bout en bout avec son lot de rebondissements et de questionnements. Un autre point pouvant rebuter certains lecteurs : des passages reviennent sur des faits qui se sont déroulés quelques heures auparavant, contant ainsi ce qui se passait pour un autre personnage au même moment. Ceci n'étant pas précisé, on doit user de sa déduction pour le comprendre et ce peut être troublant. (si si, j'en connais qui sont déjà troublés quand un livre est écrit à la troisième personne).
L'univers offert aux lecteurs est lui aussi très bien pensé. On se retrouve donc avec une espèce de thriller bactériologique virant ensuite sur le surnaturel pur tout en gardant le même esprit, ne donnant pas l'impression qu'on s'égare. Là encore, il est difficile d'en parler sans dévoiler les choses qui font justement de ce livre une superbe surprise. Sachez seulement que les vampires (car ce n'est plus un secret que La Lignée est un livre avec des vampires) sont loin de ce que l'on peut s'imaginer à l'entente de ce terme. C'est pour cela que le terme contaminé est plus approprié pour les passagers de l'avion
Quelques points auraient pu être plus approfondis selon moi : la relation entre Ephraïm et son fils, son passé d'alcoolique... mais là encore, ça ne gêne pas le déroulement plein de surprises d'un récit qui mérite d'être lu. Et puis on nous laisse largement penser que dans La Chute, ces deux points seront mis en avant. Croyez-le.
Concluons, un récit surprenant, palpitant malgré sa lenteur, ce qu'il faut d'original; des personnages auxquels on ne peut que s'attacher, une fin qui nous donne envie d'avoir la suite dans les mains aussitôt celui-ci fini. Une œuvre bousculant les genres. Une surprise plus qu'agréable, une surprise qui fait plaisir à lire. Vite, la suite !

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