Les Highlanders, Tome 1 : La malédiction de l'elfe noir de Karen Marie Moning


Les Highlanders,
Tome 1 : La malédiction de l'elfe noir

de Karen Marie Moning

Éditions J'ai lu

Sortie le 2 novembre 2011
Format poche / 436 pages / 7,40 €


Présentation de l'éditeur :

Après la conclusion du Pacte, le peuple des faës s’est réfugié sur la mythique île de Morar, au large des côtes d’Écosse. À la cour de Faërie, la reine Aoibheal, fâchée contre son époux, s’extasie avec malice sur le charme d’un mortel du nom de Hawk, qui a le don de séduire toutes les femmes. Aucune ne lui résiste, affirme-t-elle. Pas même elle. Ivre de jalousie, le roi Finnbheara convoque son bouffon, Adam Black, et lui ordonne de trouver une femme d’une beauté parfaite, mais indépendante, qui refusera de se laisser séduire par Hawk. Et c’est ainsi qu’Adrienne de Simone est précipitée du XXe siècle en 1513…


L'avis de Lila :

Le pitch de départ est plutôt original (voire carrément bizarroïde) : la reine des Faes s'extasie sur les prouesses sexuelles d'un mortel, Hawk, donc ni une ni deux, son mari décide que celui-ci aurait besoin d'une bonne leçon. Il envoie alors son bouffon, Adam Black, se venger du malotru (qui n'a même jamais approché la reine soit dit en passant). Déjà, à ce stade, on peut penser que ça fait un peu léger comme histoire de départ, mais à cela s'ajoute la vengeance choisie par le roi et son bouffon : trouver une femme dont Hawk pourra tomber amoureux, mais qui l'enverra sur les roses. Et comme si ça ne suffisait pas, il semblerait qu'aucune femme au monde en 1513 ne soit capable de tenir ce rôle, donc les intrigants vont aller la chercher à notre époque et la faire voyager dans le temps. Arrivé ici, on a le choix de penser que Karen Marie Moning avait envie de s'amuser en racontant un peu n'importe quoi, et on décidera alors de voir du second degré partout et d'en rire plutôt que de jeter le roman au feu en hurlant « Mais qu'est-ce que c'est que ce truc ? ». Sinon, on peut rester à une lecture au premier degré, mais alors c'est plus compliqué d'aller au bout sans y laisser sa santé mentale.

Le roman a de gros défauts, mais aussi des qualités indéniables, sur lesquelles on reviendra plus loin. Côté défauts, il y a donc pour commencer le pitch de départ qui est vraiment hallucinant et pas crédible du tout. Viennent ensuite des longueurs à n'en plus finir. Ce roman est un énorme pavé qui aurait pu faire moitié moins de pages sans rien perdre à l'intrigue. Mais le problème majeur concerne les personnages. Adrienne est insupportable. Elle a juré de ne plus jamais s'enticher d'un homme parfait, elle les exècre, les fuit, etc. On nous le répète à chaque page. Sauf qu'elle s'extasie devant tous les beaux mâles qu'elle croise et qu'elle ne se fait pas prier pour tâter la marchandise à la moindre occasion (même si elle se dépêche ensuite de repousser monsieur). Quant à son drame personnel, qui explique son aversion pour les hommes parfaits, il est mal amené, mal exploité, et on peine à se sentir désolé pour elle, parce qu'au final on s'en fiche. Honnêtement, elle m'a fatiguée. 

Hawk est plus sympathique, mais le fait qu'il soit présenté comme le plus grand séducteur du monde, l'homme imprenable, etc., tout ça pour le voir tomber fou d'amour pour Adrienne au premier regard gâche toute sa crédibilité. Quant à Adam Black, on sent bien le potentiel du monsieur, mais il est pour le moment présenté sous un jour trop négatif pour qu'on ne s'y attache vraiment. Mais à voir par la suite, car il est intrigant. Les autres personnages sont caricaturaux et on les oubliera bien vite.
À noter aussi qu'Adrienne n'a aucun problème avec le fait d'être expédiée en 1513, elle s'acclimate aussitôt à cette nouvelle vie et s'en trouve très heureuse. Les autres personnages ne semblent pas non plus très surpris par l'idée des voyages dans le temps. Bon.

Mais il y a aussi des qualités dans ce livre, et pas des moindres. Le background est solide et particulièrement riche. On voit déjà se dessiner, dans ce tout premier roman de Karen Marie Moning, ce qui fera par la suite le succès de la saga Fièvre. La plume est déjà belle et affirmée, les idées foisonnent, l'imagination de l'auteur semble illimitée, il y a de l'humour, de la sensualité, et elle nous gâte avec plein de mâles séduisants. Tout cela laisse présager de très bonnes choses pour la suite de cette série, malgré un tome 1 qui souffre de personnages agaçants, de longueurs et d'une histoire trop tirée par les cheveux.

On lira plutôt ce roman avec le sourire en coin, en se disant que c'est certes du grand n'importe quoi, mais que c'est peut-être volontaire de la part de l'auteur. Certains éléments sont trop énormes pour penser qu'elle se soit réellement prise au sérieux ici. Un bilan en demi-teinte, mais après tout, ce roman commence à dater, il s'agit là du premier de l'auteur qui nous a depuis émerveillés par son talent. À voir ce que donnera la suite.


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