Un sulfureux secret de Megan Hart


Un sulfureux secret
de Megan Hart

Éditions Harlequin

Sortie le 1er juillet 2015
Format poche / 384 pages / Prix 7,50 €


Présentation de l'éditeur :

Alertée par son meilleur ami, qui n’a cessé de lui répéter qu’Alex Kennedy – cet homme incroyablement sexy qu’elle fréquente depuis peu – était dangereux et qu’elle devait se tenir loin de lui, Olivia a d’abord pensé qu’il ne s’agissait là que d’un peu de jalousie. Mais, après quelques semaines de relation avec Alex, elle n’en est plus tout à fait aussi sûre. Certes, en plus d’être attentionné, drôle et charmant, il est le meilleur amant qu’elle ait jamais eu, capable de la propulser vers des hauteurs insoupçonnées – et le désir qui les a poussés dans les bras l’un de l’autre ne semble pas faiblir, bien au contraire. Pourtant, elle devine confusément que cette façade parfaite dissimule des zones d’ombre. Or, à chaque fois qu’elle essaye d’en savoir un peu plus sur Alex, et sur son passé, il se ferme et s’arrange pour ne pas répondre. Au point qu’elle doit bien se résoudre à l’évidence : à part pour le sexe, elle ne peut être sûre de rien en ce qui concerne Alex Kennedy…

L'avis de Sophia :


Ce récit prend place après Le choix interdit, qui fut suivi de La tentation d'un été, qui racontent une même histoire, mais selon des points de vue différents. Il n'est cependant pas nécessaire de les avoir lus pour apprécier Un sulfureux secret. En ce qui me concerne, ce n'est qu'après avoir fini ce roman que je me suis souvenue avoir déjà croisé Alex quelque part avant (autant dire que ça ne m'avait pas tellement marquée). 

Ici, on découvre Olivia, jeune célibataire fascinée par Alex, que tout le monde lui décrit comme particulièrement dangereux, et gay. Pour ce qui est du danger, rien de bien inquiétant au final, et quoi que s'évertuent à répéter encore et encore les personnages secondaires, Alex est un bourreau des cœurs comme on en a vu d'autres. Il tient même plutôt du chaton que du tigre. En ce qui concerne son homosexualité annoncée dès la première page, hé bien, étant donné que le sujet du livre repose sur sa romance avec Olivia, on se doute bien qu'il est en fait bisexuel, pas vraiment de suspense de ce côté-là.

Ce livre possède énormément d'atouts. L'écriture est dynamique, les scènes érotiques nombreuses et assez chaudes, on croise des tas de personnages sympathiques, Olivia est attachante et Alex se révèle plutôt craquant. Néanmoins, l'intrigue présentée ici ne tient pas la route. L'auteur en fait des caisses sur le danger représenté par Alex, mais tout ce qu'on voit c'est un gentil garçon un peu abimé par la vie qui est tendre, patient, honnête et entièrement dévoué à Olivia. Entre sa quasi-perfection et l'insistance de l'auteur à nous faire croire qu'il était dangereux, j'ai attendu un énorme retournement de situation durant toute ma lecture, sans que rien n'arrive jamais. Avec tout ce qu'on laisse entendre sur Alex, on pourrait croire qu'il va révéler un passé de serial killer ou de parrain de la mafia d'un moment à l'autre, mais non, il est chouchou à souhait. J'ai ainsi eu l'impression de me faire balader par l'auteur, ce qui m'a agacée. 

Autre grief, l'auteur a ici voulu caser absolument tous les sujets à la mode. Dans cette sulfureuse romance érotique, on a donc des personnages, qui, en vrac : sont homosexuels ou bi, ont été adoptés, sont victimes de racisme, en pleine reconversion religieuse, ont des parents divorcés, racistes et/ou alcooliques, ont eu une grossesse non désirée, ont abandonné leur enfant à la naissance, se prostituent, fument de l'herbe, trompent leur conjoint, ont été abandonnés juste avant le mariage, vivent une relation abusive, etc. Et ceci n'est qu'un échantillon, le seul ouvrage qui décrive plus de sujets de société que ce roman, c'est probablement Le Petit Larousse...
C'est bien d'aborder de nombreux sujets, mais ici les 3/4 d'entre eux ne sont que des détails, à peine exploités, comme si l'auteur avait fait le pari d'aborder le plus de problématiques possible en moins de 300 pages. C'est déroutant et inutile. 

De même, Megan Hart a vraiment cherché à créer des personnages cools et modernes (selon elle). Les références (parfois dépassées, pas de chance) à la pop culture pleuvent, les conversations sur fond d'insultes entre potes sont légion et les discussions sur le sexe franchement abusées et avec des tournures de phrase parfois limite (la palme revient à Sarah, dont le sujet favori semble être le cunnilingus). Mention spéciale aussi à l'héroïne, qui trouve on ne peut plus logique de mettre en statut Facebook, à l'attention de ses 500 amis et parents, qu'elle vient de prendre son pied. Normal.
Ça rend tout ce petit monde plutôt immature, alors qu'on parle de personnes ayant une trentaine d'années, parfois plus. C'est dommage, on a la sensation que l'auteur en fait des caisses, alors que tous ces éléments, mieux dosés, auraient servi l'histoire et auraient contribué à en faire un vrai délice.

Pour conclure, Un sulfureux secret est plein de bonnes idées et offre un bon moment de lecture, il faut le reconnaître. Mais comme il n'y a en fait aucun sulfureux secret (ou je l'ai raté ? Je cherche encore...), on passe finalement 300 pages à voir deux personnes sympas filer le parfait amour, ce qui n'a rien de palpitant. On ferme le livre avec l'impression d'avoir été dupé, de ne pas avoir lu ce qui était promis, et avec les tas de sujets de société abordés, on se demande même un peu si on vient de lire une romance érotique ou de regarder un épisode de Tellement vrai. Dommage, le potentiel était là pour en faire un roman original, sympa et intelligent. Mais nul doute que les points forts de cette histoire sauront séduire un large public, peut-être plus indulgent.


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